A
nthéa, désormais dépossédée de son humanité, rend visite, par une froide nuit d'hiver, à un vieil ami. Le poids des années est sur le point d'emporter celui qui fut autrefois le jeune Soleil. Au seuil de la mort, celui-ci n'a pas fini de se souvenir de ses amis vampires, Colbus, et bien sûr la belle Anthéa...
Un nouveau cycle commence pour le roman de Malemort, et cet album flash-back n'augure pas d'une suite à la hauteur des cinq premiers. Bien sûr, tous ceux qui avaient suivi jusque là avec fidélité et attention les tribulations du couple Colbus Anthéa et de leurs amis Arnoulf et Mauperthuis (ici absents), retrouveront avec plaisir le dessin réaliste d'Eric Stalner et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud pour un tome de plus. Mais le problème se situe au niveau du scénario, comme si les héros de la série étaient livrés à eux-mêmes, sans réel but.
La quête du père est par trop convenue, victime peut-être du classicisme avec lequel elle est traitée. Quant aux péripéties annexes, elles déclenchent tout au plus un intérêt poli. Album de transition donc, mais vers quoi ? Nos héros sont maintenant plus libres vis à vis de leur passé. Espérons que Eric Stalner saura exploiter cette liberté nouvelle pour redonner du souffle au Roman de Malemort qui risque de se conclure par un terne dernier chapitre.
Un album peut-être pas indispensable qui permet à Anthéa de régler ses comptes avec son père mythique et à accepter son destin. Les dessins sont toujours du Stalner mais les grands formats un peu moins soigné.
Il est bon que la série se termine là pour ne pas perdre en qualité.