Q
uatre personnes qui subissent leur quotidien et leur condition comme on porte une croix. Et aucun espoir tangible de changement pour modifier un horizon sans perspective. A moins d’un miracle. Mais celui qui leur propose le « marché de la dernière chance » est-il réellement une référence en matière de miracles ?
Le premier tome d’Enchaînés restera à coup sûr parmi les bons titres de l'année 2004, l'un des mieux construits en tout cas. Le choix de faire se croiser les routes de quatre représentants des majorités américaines qui s’ignorent en général (un jeune, une mère de famille divorcée, un WASP employé de bureau, un noir retraité) était particulièrement judicieux. Pas de profil extraordinaire, de destin hors normes, de minorité en mal de reconnaissance, de groupe revendiquant une identité. Pas question de verser dans la chronique sociale au premier degré. Il s’agit d’un thriller.
Ce qui avait surtout marqué les esprits, c’était la mise en place de l’intrigue minutieuse et haletante, le travail de Gihef pour dépeindre l’atmosphère d’une Amérique ordinaire et de ses middle-class y étant pour beaucoup. Au-delà du décor, deux éléments, l’un symbolique et visible, l’autre moins évident, illustrent également cet ancrage. Tout d’abord, l’arme à feu occupe une place centrale dans Enchaînés. Rien de vraiment surprenant dans le fait de voir parler la poudre (avec une odeur de soufre ?) dans un thriller. Qui plus est dans un pays où le droit à la possession d’une arme est inscrite dans la Constitution et où le taux de mortalité par armes à feu est sept fois supérieur à celui de l’Europe de l’Ouest. Ensuite, la quête de rédemption pour chaque personnage (fil rouge de l’oeuvre de M Scorsese par exemple). Accablés par le sort et les conséquences d'actes commis précédemment, les héros cédent peu à peu à la tentation. Celle d'utiliser un moyen radical qui leur permettrait de libérer provisoirement leur conscience en effaçant leurs dettes passées (matérielles et morales) et en regagnant un crédit auprès de leur entourage.
Le tome 2 d’une série, épisode intermédiaire, se révèle être un exercice casse-gueule. L’effet de surprise initial ne joue plus vraiment et il est nécessaire de maintenir l’intérêt, sans être prévisible ni dévoiler l’issue de l’intrigue. Le corrupteur relève le défi avec succès.
L’issue de ce jeu de dupes imposé aux personnages, tout le monde l’a plus ou moins en tête, ou croit la deviner. La clé de la réussite consiste alors pour le conteur à doser les effets, à surprendre parfois et surtout à ne pas laisser fléchir le crescendo dramatique qui constitue l’épine dorsale du genre. La machine (-ation) est parfaitement huilée, le rouleur compresseur de destin est en marche, le plan a toutes les chances de fonctionner. Cet « entre-deux » ne donne jamais l’impression de tirer sur la corde, le rythme des évènements gardant une linéarité aussi bienvenue qu’adéquate. Ce qui n’exclut pas l’intrusion, parfois choquante, d’évènements finalement plus redoutés que réellement surprenants (vont-ils le faire ? ils le font !).
Il est inutile de dissocier scénario et dessin, tant celui-ci, grâce à un découpage au cordeau, sert du mieux possible l’histoire. C’est une force indiscutable de réussir à mettre en scène une histoire plutôt que de se limiter à l’illustrer. Le style du trait somme toute classique est de toute façon celui qui correspond le mieux au genre. Tout juste pourra-t-on regretter quelques anatomies perfectibles. Un détail finalement.
Enchainés devrait se décliner en quatre albums plaçant, à tour de rôle, chacun des personnages principaux sous le feu… des projecteurs. A l’issue de ce tome 2, on reste dans l’expectative. Les nerfs à vif ?
Il y a les personnages humains et puis il y a les autres personnages: ceux qui ne sont pas désignés comme tels habituellement mais dont l'importance dans l'action, la nécessité qui les lie à l'histoire dans ses aspects les plus vivants et les plus triviaux, la profondeur de champ et le charisme psychologique leur confèrent une présence tout aussi viscérale que les sujets animés, personnifiés et prétendument civilisés ou civilisés malgré eux. Ces personnages qui dépassent l'humain et qui transpirent l'humain, le célèbrent, l'oppressent et le trahissent, ont des formes diverses. On les désigne sous les nom de Ville (Los Angeles, voire Hollywood et ses chimères proches et lointaines), Sexe, Argent, Corruption... Ils ont un corps, une consistance, une identité, une raison d'être, une place en ce monde, l'art de se faire détester par les besoins ou les envies incontournables qu'ils suscitent, la manière de revendiquer à bon droit ou indûment l'amour et la vacuité des relations humaines quand tout se réduit à une affaire de survie. A mesure que cette série de personnages implicites noue jusqu'au sang ses liens avec les personnages explicites, ceux auxquels on s'était identifié dans le premier album, la tension se confirme. Plus que le tentateur, le corrupteur est celui qui enchaîne les enchaînés.
Toujours aussi bon la tension monte. Scénarioj excellent et dessins plaisants. Seules les couleurs me paraissent un peu en retrait mais elles sont tout de même dans le ton de l'histoire.
Tout bonnement excellent. après un premier tome vraiment réussi il était difficile de faire aussi bien pour le tome 2 mais heureusement le pari est réussi. Le point fort de cette série réside essentiellement dans les personnages dont la personnalitée est très travaillée. On sent vraiment que leur vie "minable" jusqu'ici a laissé des traces importantes et les ont marqués. Leurs réactions face aux évènements sont des plus crédible ce qui fait qu'on accroche vraiment a l'histoire. De plus les divers rebondissements finissent de nous convaincre que cette série fait partie des meilleures.
Callede et Denis avaient ouvert la voie de la bd cinéma avec Comptines d'Halloween. On lit la bd comme on regarde un film. Le suspence et l'action sont servis par un scénario diabolique et des dessins très bien amenés. Enchainés est sur la même longueur d'onde avec un dessinateur qui fait partie de cette nouvelle génération de trentenaires qui s'imposent et revisitent le genre.
La mise en place des personnages est terminée (Tome 1) et c’est maintenant que l’on se plonge au plus profond des personnages, rongés par la tentation et la tourmente. Ils aimeraient bien décrocher le gros lot, mais balancent encore entre le bien et le mal et comme se ne sont pas des pros ……
L’action démarre, mais sans être prévisible et ceci, même si "l’effet de surprise" du premier Tome a disparu.
Et dire que maintenant il faudra probablement attendre début 2006 (ce qui est malgré tout assez rapide) pour la parution du Tome 3 !
On est loin de la bonne surprise provoquée par le tome 1. Le scénario si prometteur ne révèle aucune bonne surprise dans ce tome. Le dessin reste toutefois d'une bonne qualitée et la mise en couleur colle bien à l'ambiance. Ce "enchainés T.2" fait tout de même partie des BDs agréables à lire. J'espère que la suite sera plus riche en surprises et en intensité.
[b]enchaînés - tome2[/b]
[BD]41665[/BD]
très bonne suite à un premier tome déjà très palpitant!! Ce second tome explore plus le côté psychologique des personnages et la situation se décante sur la fin du tome (je n'en dirai pas plus pour ne pas casser le plaisir de la lecture à ceux qui ne l'ont pas encore fait :mrgreen: ), et, comme à la fin du premier tome, on a envie de se ruer sur le tome suivant pour savoir la suite!!!!ça fait un peu comme les feuilletons où ça coupe toujours au moment le plus palpitant!!! donc: GENIAAAL!!!!! ;)
Ce nouveau tome est vraiment toujours aussi bien.
Le récit prend forme et avance. Les situations des différents protagonistes s'altères et compliques encore l'ensemble de la trame tout en concervant un réalisme assez percutant.
L'aspect psychologique y est aussi bien travaillé, dévoilé...!
Mais des questions restent posés et d'autres s'y rajoute en même temps que l’introduction de nouveaux personnages.
C'est tout bon quoi !
Pour le dessin, c'est toujours le top.
La couverture de ce tome 2 est moins "bonne" que la précédente, mais ceci est du, à mon avis, au fait qu'elle est moins accrocheuse (je pense que cela réside dans le choix de la couleur d'arrière plan).
Les dessins ont encore évolué par une amélioration et un meilleur dosage des détails (décors,...).
Que de chemins parcourus depuis le regretté "RIP Ltd", qui, je trouve était déjà bon.
Je note pourtant une certaine maladresse dans le dessin de l'un ou l'autre pied (pas facile à dessiner ces choses là) ou encore dans une ou deux perspectives. Mais ces "défauts" sont légers et n'entame en rien la qualité du travail de Maître Gihef.
Le découpage est aussi une très bonne réussite et accentue encore la lisibilité et le rythme de l'histoire.
La fin de ce second tome s'accélère pour ne se terminer que sur une envie : lire la suite.
Maître Gihef, Maître Calède, bravo et continuez comme ça !
Ce tome est à lire absolument (tout comme le 1er)
Tres bonne suite
trame de fond bien suivie
scenario bien appronfondi
l'on peut voire toute la nature de l'homme en tant que bete ou bien en tant
que ange
vraiment une tres bonne serie
à recommander
Excellent deuxième tome.
Ce numéro 2 confirme le premier tome qui ne faisait que lancer l'intrigue et présenter l'atmosphère.
L'histoire s'installe désormais complètement, la psychologie des personnages est traitée plus en profondeur.
Il est intéressant de voir comment les individus oscillent entre le bien et le mal, puis finissent par faire un choix au beau milieu de leurs contradictions.
Tout ne s'enchaine pas comme si c'était cousu de fil blanc, pour notre grand bonheur, et l'énigme reste entière sur la suite.
Cette présence sous-jacente du corbau pervers corrupteur maintient une angoisse palpitante.
Dessin : toujours très bon : 15/20
Scenario : ne faiblit pas : 18/20
personnages : très soignés : 18/20
A continuer de lire absolument.