L
a rencontre et la survie de deux femmes, dont le seul point commun est la souffrance, dans cet univers d'homme qu'est le far west. Elles n'auront d'autre moyen que de se rebeller si elles veulent se libérer des chaînes qui les entravent et des hommes par la même occasion. Attention : noir et désespoir !
Baloo nous avait habitué à plus de fantaisie et de dérision avec John Doe, La mission infernale (Lire la chronique) ou plus récemment Les couzes. Changeant complètement de registre, c'est aussi à ça que l'on reconnaît un bon scénariste, il plonge dans le drame sombre de femmes martyrisées issues de minorités (fille d'esclave et fille de mandarin). Il nous conte le combat de deux d'entre elles que la vengeance et le désir de survie va réunir pour une aventure qui s'annonce sans pitié pour les hommes. Le revirement total de style du scénariste est admirablement maîtrisé, avec un mélange de drame, de violence et de tension savamment dosé.
Si le scénario pourrait être apparenté à celui de Lincoln de la famille Jouvray (on note que Anne-Claire Jouvray s'occupe également des couleurs ici), excepté l'humour rayé du vocabulaire de Baloo pour l'occasion, la rudesse de trait de Kalonji se rapproche lui de ce que peut produire un David Bolvin (Oblivion - Lire la chronique), voire un Fédérick Peeters avec Les Miettes si l'on reste dans le même décor. Car "rude" et "vif" sont les mots justes pour définir le dessin. Mais qu'aurions nous pu espérer d'autre pour ces destins tragiques et sans concession ?
Inaugurant de belle manière la collection Triologie d'Emmanuel Proust Editions, Las Chicas, après nous avoir présenté un beau duo de femmes, nous promet, comme le nom de la collection l'indique, un palpitant triptyque.
C'est une série qui a été abandonnée malgré un début assez prometteur. La trame est plutôt assez classique mais il y avait du dynamisme dans l'air. En effet, une fois n'est pas coutume, ce western mettait des femmes de couleur à l'honneur: une black et une chinoise.
Le dessin est assez moderne dans la colorisation mais il ma,que de finesse et de détail. Par ailleurs, il y a une parfaite lisibilité. Les dialogues sont assez simples. Ce premier tome se concentre sur la rencontre de ces deux femmes avec une fin qui revient sur le passé de l'une d'elle.
Au final, il manque quand même un peu d'intérêt au niveau d'une intrigue trop classique dans son déroulement.