A
près l’explosion de la lune en 2050, un voile de poussière entoure la terre empêchant ainsi le soleil de la réchauffer. En peu de temps les glaces se sont mises à recouvrir toute la planète et aujourd’hui les Hommes se sont organisés en clans et ont créé des compagnies ferroviaires afin de survivre. C’est dans ce monde dur et hostile que se déroule la série de la compagnie des glaces.
Cette série est l’adaptation en BD des romans de la compagnie des glaces, 62 livres écrits par G.J. Arnaud de 1980 à 1992. C’est également un pari ambitieux. Cette saga comportera une centaine d’albums dont la parution devrait s’étendre sur 20 ans. Il s'agit d'un projet vaste et ambitieux qui nécessite l'implication d'un grand nombre de personnes pour sa réalisation. C’est exceptionnel pour une BD européenne. Or, ce genre de projet nécessite forcément une période d’adaptation le travail en équipe étant difficile.
« Lien rag » est le premier album de cette vaste série. Le scénario est bien développé. On apprend à connaître les personnages mais l’intrigue en elle-même n’est qu’effleurée et devrait s’intensifier par la suite. Il n'y a pas vraiment de temps mort car l’action est très présente. On se pose toujours une multitude de questions dont, pour certaines, les réponses ne sont pas près d'arriver. Cet univers offre des possibilités d’évolution intéressantes par sa richesse. Cependant, on peut reprocher aux personnages de manquer un peu de profondeur. Par exemple le personnage de Floa Sandon est plus que caricatural.
Le dessin est très particulier. En effet, plusieurs styles différents cohabitent pour donner un résultat assez surprenant. Cela s'explique par le fait que plusieurs dessinnateurs ont collaborés a la réalisation de cette oeuvre. D'un côté les personnages et les décors sont très soignés mais de l'autre les personnages ne sont pas suffisamment expressifs, ce qui réduit l’attrait du scénario et a tendance à choquer.
La représentation des "roux" se fait dans un style très différent de celle des personnages des dômes et j'aurais tendance à considérer cela comme un point fort. Les "roux" sont des êtres pouvant supporter les températures les plus basse sans protections spécifiques vivant à l'extérieur et chargés de gratter la glace des dômes pour éviter leur effondrement. Le dessin marque bien le vie rude et austère que ces personnages endurent au quotidien contrairement aux habitant du dôme. Seul le style utilisé pour les scènes de groupes (notamment page 9 dernières cases) est trop sombre et manque de détails.
Cet album est une réussite. Il n'est certes pas parfait mais cette série devrait se bonifier avec le temps.
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