Eastern 1. Le départ

G uillaume Montrun, jeune homme impétueux et désinvolte, vit en Bretagne avec Honorin de Kernot, son tuteur. Celui-ci a fort affaire pour éviter les débordements de son protégé, dont la seule occupation semble être de provoquer en duel les rejetons de la noblesse locale. Si bien qu'un jour, le tuteur est obligé de l'envoyer se réfugier à Paris après qu'il ait arraché l'oreille du fils Ar Braz. Alors que le jeune homme est en route vers la capitale, Honorin est assassiné par un personnage mystérieux et le meurtre est attribué à tort au pauvre Guillaume.

Avec ce premier tome, la série Eastern démarre agréablement. On suit avec intérêt et amusement les frasques du jeune homme, et on apprécie le ton nonchalant donné au déroulement de l'histoire. Mais rapidement on se lasse de ses actions et de ses réparties, tandis que ses "aventures" ne nous captivent plus que modérément. Son arrivée à Paris et le semblant d'éducation qu'essaient de lui apporter ses hôtes tombent un peu à plat. Cet album ressemble trop à un tome d'introduction et on peut regretter que l'intrigue ne soit pas un peu plus solide. En effet, Boisserie développe beaucoup d'idées mais sans les approfondir réellement.

Le dessin de Héloret rattrape légèrement ce sentiment de survol de l'histoire. Il est là pour rappeler l'ambiance et l'époque du récit. Le trait est agréable, mais sans être toujours très recherché. Beaucoup de scènes rapprochées sont totalement privées de décors et les seules cases travaillées sont celles représentant Paris. Enfin, on peut ne pas aimer l'abus de petits traits autour des visages, signifiant l'étonnement ou l'irritation.

En conclusion, cet album donne l'impression que les auteurs ont beaucoup de thèmes à nous proposer pour cette série, mais qu'il faudra attendre le prochain pour les voir se concrétiser. À noter également la parution du sixième tome de la série La Croix de Cazenac, du même scénariste, et dont Eastern évoque la légende.