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Tabou

26/08/2004 9924 visiteurs 8.0/10 (5 notes)

C a commence comme un polar traditionnel : un crime, un inspecteur à l'imperméable, un adjoint forcé de rester dans l'ombre, une enquête qui progresse, et le hasard qui intervient pour aiguiller notre fin limier sur la piste du coupable…

Mais le traditionnel n'est ici qu'une matière première que les auteurs vont modeler pour donner naissance à une intrigue qui dépasse de loin la simple enquête policière.

Car les meurtres se multiplient, identiques, et sont commis par autant de meurtriers différents. Non pas des bandits notoires ou des tueurs patentés mais des hommes ordinaires qui, dans un moment d'absence, passent à l'acte. Ils ne se connaissent pas, ne se souviennent de rien et, encore plus étrange, laissent sur le lieu de leur méfait une citation du Faust de Goethe en parfait allemand, quand bien même cette langue leur serait inconnue.

Parallèlement, nous suivons l'histoire de Lune, la magicienne du Morocco… ou plutôt de Maria, la serveuse du Tabou, puisqu'elle a perdu ses pouvoirs.

Tous ces éléments, qu'apparemment rien ne lie, vont s'imbriquer pour finalement surprendre le lecteur. Zentner est impressionnant tant il maîtrise l'art de la narration: en quelque 70 pages, il pose les bases de son récit, fait avancer l'intrigue principale, nous révèle les destins croisés de tous les protagonistes, met en place de longues scènes contemplatives et finalement approfondit la personnalité de tous les personnages. Il parvient à faire de son histoire une œuvre forte et pleine de caractère traitant entre autres du Bien et du Mal, de ce rapport de force biaisé d'avance, de ces esprits maléfiques qui n'œuvrent pas par idéal mais par futilité. Comme si le Mal se suffisait à lui-même et se passait des grandes causes pour exister ! Mais finalement, n'est-ce pas là le plus effrayant?

À scénario exceptionnel, il fallait dessinateur exceptionnel. Pellejero réalise ici son plus bel album à ce jour. Il reprend le style qu'il a adopté sur Le silence de Malka et qu'on a pu retrouver entre autres sur l'excellent Un peu de fumée bleue (scénario de Lapière). Il le combine ici à un noir et blanc impressionnant de maîtrise. Alliant une ambiance sombre typique du roman noir et un trait hautement personnel, il réalise la même performance que son scénariste: imposer une originalité indéniable dans un genre mille fois revisité. Non seulement joue-t-il avec de merveilleux clairs/obscurs, il mêle également à ses planches des aplats gris qui, associés à un dessin hachuré en arrière plan, donnent aux décors un aspect brumeux, presque irréel, et créent une atmosphère confinée, envoûtante toujours, angoissante parfois… de cette angoisse qu'un calme trop apparent ne manque pas de susciter.

Nul doute qu'avec cet album, nous tenons un véritable chef d'œuvre qu'il n'est pas vain de vouloir redécouvrir à l'heure où Pellejero s'apprête à renouveler sa collaboration avec Denis Lapière, un habitué de la collection Aire Libre (Agadamgorodok, La dernière des salles obscures, Le bar du vieux français…). En attendant de découvrir un Tour de valse qui, espérons-le, permettra à ce grand dessinateur de s'installer définitivement comme l'un des artistes les plus doués de la bande dessinée…

Par D. Wesel
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Tabou

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Note: 4.4/5 (32 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 11/12/2020 à 13:53:41

    Je n'ai pas aimé le début où il y a deux histoires totalement distinctes. Petit à petit, ces histoires vont se combiner dans une énigme commune. A cela, va s'ajouter un découpage temporel comme pour compliquer l'ensemble. Les destins croisés des différents protagonistes vont se rejoindre dans un final révélateur.

    Le trait de Pellejero est toujours aussi agréable à contempler. Et c'est la première fois que je le vois sur un support en noir et blanc avec quelquefois une touche de gris qui donne un aspect brumeux aux décors. Cela lui confère une véritable qualité esthétique indéniable.

    Le scénario est malheureusement d'une regrettable banalité. L'explication de cette énigme policière est d'une rare fainéantise intellectuelle. On explique le crime par un serment avec le diable... oui, tout ça pour ça. Je n'ai pas ressenti pleinement la force de l'oeuvre alliant une ambiance sombre à la manière des polars noirs et de la part de surnaturel liée à l'existence d'esprits maléfiques. Après le chapeau, le coup de la cravate. Tabou ne me marquera point.

    Yovo Le 07/07/2019 à 11:40:52

    Quelle ambiance ! Une relecture m’a confirmé que "Tabou" est un des albums les plus singuliers que je possède. L’écriture et le dessin sont en accord parfait pour distiller une atmosphère envoûtante, entre polar crapuleux et magie occulte, dans un background 50’s… Des meurtres inexpliqués, deux flics se haïssant mutuellement, des nightclubs à paillettes, une ville tentaculaire, une voix off virile… et une question : Le Diable rôderait-il ici-bas ?!

    En 70 pages précises, Zentner déploie son scenario avec brio. Pellejero, lui, livre un dessin de toute beauté à la classe intemporelle. Sa maitrise du noir et blanc est totale et certaines planches feraient de magnifiques sérigraphies !

    Une BD hypnotique et inquiétante, d’une élégance rare. Dommage qu’elle soit assez difficile à trouver aujourd’hui à prix normal. Elle mériterait une belle réédition… et de figurer en bonne place dans toute bédéthèque.

    chtiman Le 25/10/2006 à 15:02:35

    Très bon scénario et dessins superbes tout en nuances de gris. Intrigue garantie jusqu'au bout !

    Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une BD en N&B et je dois avouer que j'appréhendais un peu mais je suis complètement conquis et très satisfait de mon achat !

    tomtom&nana Le 03/12/2004 à 06:48:38

    Un petit bijou !

    Deux histoires d'apparence distinctes s'entrecroisent.
    La premiere concerne une intriguante serie de meurtres. Les victimes sont choisies au hasard. Les meurtriers, tous differents a chaque fois, sont des gens anodins qui ne se souviennent pas de leurs actes. Pour epaissir le mystere sur le lieux des crimes sont retrouves des bouts de papier, sur lesquels la meme citation de Goethe est inscrite en allemand. Probleme aucun des meurtriers ne connait cette langue...
    La deuxieme raconte l'histoire de Maria, ancienne magicienne du club le Tabou. Dechue a la suite de la perte de ses pouvoirs, elle va se retrouver comme Faust face a un choix diabolique...
    De nombreux fils relient ces deux histoires. Zentner nous les distillent avec parcimonie afin d'entretenir l'atmosphere de mystere et d'angoisse qui plane au dessus des personnages. En un seul album, toute la profondeur des personnages nous est devoilee. Se debatant entre le bien et le mal, chacun tente de survivre et d'assumer ses choix en conscience avec son ame. Ou peut etre justement pas en conscience avec son ame mais bel et bien en perdant son ame.

    Le dessin de Pellejero contribue au charme terrifiant de cet album. Les nuances de noir, blanc et bien evidemment pour cette histoire, gris, se melent comme une metaphore du combat entre le bien et le mal. Afin de couronner le tout, l'emploi de diverses technique, comme la presence d'arrieres plan stries, viennent completer la precision du trait de Pellejero.

    En bref un petit bijou a (re)decouvrir absolument

    vacom Le 26/12/2002 à 22:18:55

    Attention chef d'oeuvre!

    Zentner nous a concocté un policier melé de fantastique absolument envoutant et les dessins noirs et blanc de Pellejero lui offrent une ambiance très sombre (a-t-on déjà vu une plus grande maitrise du noir et blanc?)

    Qui a dit que la perfection n'existait pas?