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enri IV disait : «le meilleur moyen de se débarrasser de ses ennemis, c’est de s’en faire des amis». C’est ainsi que Gunther et Pritz, deux mercenaires suisses à son service, partent pour la Bretagne avec une missive enjoignant le très catholique Duc de Mercoeur, seigneur de la contrée, de rejoindre le camp du Navarrais. Mais en cette période de guerre civile, les routes de France sont peu sûres. De plus, au nom de la sinistre Manus Dei, organisation catholique fanatique, un personnage, ivre d’une vengeance passionnée, ressurgit du passé afin de brouiller le jeu.
A l’image de la série, La Part du Diable est un album à lire au calme tant l’histoire foisonne de protagonistes, d’évènements et de références à l’Histoire avec un grand H. Entre les soudards sans solde d’Henri IV et les Ligueurs catholiques sans pitié, nos deux compères auront fort à faire afin d’accomplir leur mission. Bien que simplifiés par rapport au début de la série, les dialogues fleurent toujours aussi bon la France du 16e siècle et donnent ainsi un cachet véridique à l’intrigue : les habitués de la série apprécieront mais les nouveaux auront du mal à renter dans le récit tant l’emploi de vieilles expressions françaises pourrait troubler le lecteur moderne.
Contenant action et moult péripéties, l’intrigue jouit toujours d’une documentation sans faille et nous plonge dans les tractations secrètes entre Grands Princes de ce temps: l’époque troublée des guerres de religion (partisans fanatiques et dirigeants cyniques) y est ainsi décrite de manière admirable. On se laisse donc emporter par ce récit sans savoir si l’on nous raconte les aventures de Gunther et de Pritz ou bien l’Histoire de France.
Le dessin, quant à lui, se situe au niveau d’un réalisme forcené. Tout semble avoir été étudié (costumes, armes et bâtisses) afin de plonger le lecteur dans cette France du 16e siècle.
La Part du Diable est donc un sans-faute et s’inscrit sans problème dans la continuité de cette série admirable. Un MUST de la Collection Vécu de chez Glénat que tout amateur de BD historique se doit d’avoir.
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