L
e docteur Caligari exhibe à la fête foraine un somnambule capable de prédire l'avenir. Ce dernier prédit la mort d'Alain, l'ami de Francis. La mort du jeune homme survient dans la nuit et semble être l'oeuvre d'un tueur en série. Francis décide de mener l'enquête.
Format atypique, bichromie, graphisme qui sort de l'ordinaire, tout est réuni pour plaire aux lecteurs ne se contentant pas de la bd dite "grand public". Et pourtant. Est-ce la présence systématique d'un résumé en première case de chaque page qui "use" plus qu'elle ne donne un genre, le manque de rythme, ou la non concordance entre le dessin parfois "rigolard" et l'ambiance sensée être angoissante ? Chacun se fera son idée mais le fait est que cela ne fonctionne pas.
Adapté du film de Robert Wiene, "Le cabinet du docteur Caligari" sorti en février 1920, l'album de Cédric Perez est par moment dramatique et frissonnant. Mais la flamme devant faire trembler est le plus souvent absente. Certes, l'hommage au cinéma muet peut expliquer le décalage entre le désir de l'auteur et le ressenti du lecteur, mais le chemin étant parcouru à moitié, il en résulte une demie réussite. Toutes les caractéristiques du septième art de l'époque auraient dû être utilisées pour tenter de rendre une ambiance plus fidèle à son esprit et surtout à sa technique. Les philactères sont ainsi perçus comme perturbateurs et rendent le sempiternel résumé obsolète. Du coup, le récit manque de souffle et de crédibilité. On passe du rire de Francis à sa tristesse sans transition émotionnelle, scènes parasitées par des dialogues qui n'auraient dû exister que dans notre imaginaire suggéré par l'image. La présence d'un duo à la Laurel et Hardy en plein drame à la Edgar Allan Poe devient alors trop décalée et le dénouement semi prévisible ne contribue malheureusement pas à susciter suffisamment l'intéret. Le dessin en bichromie sépia, malgré un rendu historique réussi, n'arrive pas à redonner une lueur d'espoir qui ne fait que naître à l'ouverture de ce beau livre et qui retombe la lecture à peine commencée.
Manque de chaleur et de crédibilité pour une belle promesse en couverture. Dommage.
Voilà une bd dont la lecture par épisode m'a paru très agréable. Il y a une façon "feuilleton de journaux" de raconter l'histoire qui m'a tout de suite séduit. C'est comme si on était remonté au temps du cinéma muet. Avec ces résumés toutes les deux pages, on est certain de ne pas perdre le fil du récit !
Cette oeuvre singulière est tirée d'un film expressionniste allemand réalisé en 1919 ! Un médecin utilise le somnambulisme de l'un de ses patients pour assassiner des gens. La chute est plutôt incroyable même si je n'y ai pas adhéré. Le dessin est soigné ainsi que la mise en page.
Je ne conseille pas l'achat tout simplement pour un détail technique un peu étrange. Le format à l'italienne ne m'a pas dérangé. Non, ce n'est pas ça ! Simplement, il se dégage une odeur vraiment désagréable des pages. Généralement, les bd n'ont pas d'odeur. Bref, je ne comprends pas en quelle matière un peu rugueuse sont les pages. Est-ce bio ? Quelques fois, les effets du bio peuvent être plus dévastateurs qu'on ne le pense ...
Au début, on prend plaisir, tant au dessin à la façon "Tim Burton" de raconter
l'histoire. Il ne faut pas oublier ici que la vraie histoire était un film muet, donc
voilà le clin d'oeil à toutes les bulles qui commencent chaque planche où on
raconte ce qui va se produire et qui seront les personnages concernés.
Ensuite, on suit le déroulement qui peut paraître un tantinet onirique.
Le problème qui empêche de donner une note plus haute est que l'adaptation du
film de Wiene de 1920 semble mal structurée.
La fin arrive abruptement et nous laisse sur notre faim, comme si elle avait été
bâclée.
Pas pour tout le monde!