C
’est avec une fébrilité propre aux grands événements que se prépare le concours de Miss Yopougon. Alors que les filles frivoles font la queue chez les faiseurs de beauté, leurs mères, l’âge de l’insouciance passé, sont confrontées au syndrome de la rose ronsardienne et de ses effets secondaires sur leurs hommes. Ces derniers, face aux situations délicates dans lesquelles ils sont parvenus à se fourrer non sans un certain brio, se retrouvent tout naturellement autour de quelques Koutoukous (1). L’occasion pour eux de gémir des grands malheurs qui s’abattent sur leurs épaules quand ce n’est pas pour s’en offusquer à voix haute et intelligible, le ton devenant pour le moins plus nuancé en présence de leurs chères et tendres.
A l'ouverture de ce troisième tome, les couleurs pastel diffusent toujours cette même impression de légèreté et de fraicheur, parfaitement en phase avec l’ambiance du récit, qui constituait le trait de caractère principal des deux premiers. Cela contribua sans aucun doute à leur succès tant auprès du public que de la critique (prix du premier album 2006 à Angoulême). Le duo constitué par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie parvenait à atténuer le misérabilisme ambiant par le biais de l’humour et d’un dessin avenant.
Mais la couverture bien sombre de cet album est assez révélatrice de l’évolution de ton qui s’opère. La fièvre des bangalas (2), après la saison des semailles qui fût suivie tout naturellement de la récolte, a provoqué bien des dommages collatéraux dans une société sclérosée par des traditions à l’avantage du sexe dit fort. C’est l’occasion pour la narratrice d’aborder des sujets plus complexes et c’est ainsi qu’au fur et à mesure les futilités cèdent la place à l’approche de thèmes plus profonds. Dans le même temps, Aya prend conscience de ses limites à intercéder dans la vie de ceux qui sont réfractaires à l’écouter. Cette dimension nouvelle donne un regain d’intérêt à cette série, mais souffre paradoxalement d’un traitement inégal. Les portes ouvertes dans ce premier cycle étaient-elles trop nombreuses, à l’image des ramifications exponentielles du cercle des relations d’Aya ? En conséquence, auraient-elles nécessité plus d'espace et de temps pour être convenablement fermées ? Les auteurs sont-ils pleinement à leur aise dans ce nouveau domaine ? Certains passages tendent à laisser penser qu’ils disposent d’un réel potentiel, d’autres sont plus inaboutis.
Au demeurant, cette lecture reste un plaisir, les dialogues sont aussi efficaces pour évoquer une certaine mauvaise foi que la langueur ambiante et sont truffés de proverbes truculents. C’est dans un esprit assez proche de La cigale et la fourmi que se conclut ce cycle qui semble indiquer, dans son ultime case, la destination de celui qui est à venir.
Petit lexique :
(1) Boisson à base de vin de palme distillée à 70° (au moins).
(2) Sexe masculin.
cet album marque les choses aux points pour les plus lent et invente de nouvelle aventures extraordinaires.
J'ai très envie de retrouver encore et encore c'est aventures que j'apprécie temps et qui ne s'arrete pas
merci
Suite de la chronique du quartier de Yopougon, et ça ne faiblit pas ! Le concours de Miss Yopougon donne un résultat surprenant en honorant celle qu'on attendait pas, les parents ne sont pas en reste de bêtise entre leur deuxième vie et leur tentation de chair fraîche. Et bien sur toujours la fascination française qui fait fantasmer les filles et permet aux garçons de draguer.
Au passage et toujours avec beaucoup d'humour sont abordés les questions de l'homosexualité, de la polygamie, de l'émancipation de la femme ...
Et comme le dessin est très agréable et participe à cette ambiance légère et humoristique pour aborder des probèmes sérieux, j'ai vraiment pris un très grand plaisir à lire cette histoire.
A lire absolument.
Je ne lai pas encore finit ni très bien terminé mais il m'attire de plus en plus que je lis un des ces tomes fabuleux avec de l'action, de la passion de l'amour et tout un charisme
jadore ce livre
ambre