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afhrd le guerrier nordique et le Souricier Gris, un voleur de renom, se rencontrent lors d'une embuscade dans les rues de la cité de Lankhmar. L'amitié qui va naître entre les deux hommes survivra au massacre de leur compagne et aux années d'errance qui vont suivre. Le duo va parcourir des terres inconnues et combattre toutes sortes de sorciers et de démons.
Œuvre majeure de l'heroïc fantasy moderne, Le cycle des épées est réédité par Delcourt après un quinzaine d'années d'absence des rayons de librairie. La version dessinée de Mike Mignola est sa première grande réussite introduisant ce que sera Hellboy, tant au niveau du graphisme que de l'ambiance et des thèmes qui lui sont chers, abordés ici par Fritz Lieber et adaptés par Howard Chaykin au scénario. Ancrée dans le genre Heroïc fantasy, cette série annonce le goût prononcé du dessinateur pour le combat contre les créatures démoniaques en tous genres. Le récit est donc sans surprise, noir et sans espoir salvateur pour les âmes, et ce n'est pas la touche d'humour qui va y changer quelque chose.
La lecture est parfois rendue difficile par un rythme un peu chaotique. La découpe originale en sept chapitres regroupés en un volume dense est peut-être en cause. Mais c'est surtout l'alternance de longs dialogues entre les deux héros et de courtes scènes d'action confuses qui détonne. Le genre est plutôt générateur de l'inverse et la surprise ne joue pas en faveur du cycle des épées, d'autant plus que les échanges entre le Souricier et Fafhard sont soit obscurs soit ennuyeux, le plus souvent sous la forme de soliloques.
Mike Mignola offre une couverture inédite pour cette intégrale, permettant de comparer son trait du début des années 90 avec son évolution actuelle et son graphisme si spécial. Si les principales caractéristiques étaient déjà présentes, avec des visages anguleux et des ombres omniprésentes, le dessinateur ne s'était pas encore démarqué totalement d'un certain classicisme, offrant une base assez banale à ce récit d'héroïc fantasy. Les ambiances sombres et brumeuses sont déjà bien en place, "encrant" l'atmosphère dans la noirceur du désespoir et de la désillusion des héros jamais épargnés par le destin.
Peut-être le travail dont est le plus fier Mike Mignola et qui permet d'apprécier ses débuts tout en profitant d'une belle aventure quoiqu'un peu approximative.
A noter que les romans de Fritz Leiber vont être réédités prochainement aux éditions Bragelonne, pour ceux qui sont prêts à se passer du dessin ou pour compléter l'adaptation de Howard Chaykin.
Une bien piètre adaptation de l'oeuvre du génialissime Fritz Lieber.
La faute à des dessins de mauvaise qualité trop baclés par moment.
Le scénario trop approximatif et les chapitres réduits à un simple résumé; insuffisant pour passionner le lecteur.
Une déception inversement proportionnelle à la profondeur de l'oeuvre originale.
4/10.