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erminado la glandouille au milieu des cucarachas dans une chambre pourrie du quartier latino de Rios Rosas ! Adios les journées zapping devant des matchs de catch mexicain avec son pote Vinz ! Depuis qu’il s’est explosé la cabeza contre une fourgonnette, Angelino aperçoit des petits hommes verts … euh pardon, noirs. Hasta la vista guérilla urbaine du bouillonnant quartier de Palm Hill ! Celui-là même que nos deux losers avaient réussi à quitter sain et sauf grâce à l’intervention de l’auteur en personne !
Poursuivis par des mystérieux "Men in Black" ils s’enfoncent maintenant dans les bas-fonds du Down Town. Une cavale qui passe par une guerre entre clans yakuza et chinois à Little Tokyo, pour terminer en bordure de désert. Parallèlement, à l’église Santa de Oro, des justiciers luchadores se recueillent devant le corps de Jessy Christ et se préparent à un nouvel affrontement contre le mal, dont dépendra le sort de l’humanité. Les envahisseurs de l’espace sont-ils parmi nous ? Qui livrera désormais les pizzas d’Angelo ? Jessy Christ va-t-il ressusciter ? Le monde est-il en train de devenir fou ?
Dérivé du mot "Muthafukaz", autrement dit "Motherfuckers" en argot hispanique américain, ce projet multimédia de l’auteur français Run est publié par un éditeur stimulé par l’idée de proposer des bande-dessinées tirées de l’univers du jeu : Ankama éditions. Après une mise en bouche "Mucho Caliente" aussi prometteuse que percutante, labellisée "Attention Talent" par la FNAC, le road-movie d’Angelino et Vinz se poursuit dans cette même atmosphère gangsters hip-hop et téquila.
Ce cocktail explosif mélangeant différentes expérimentations graphiques et concepts visuels parvient à développer un style très personnel qui accroche dès les premières pages. S’inspirant de la science-fiction des années 50-60 du genre Les Envahisseurs, tout en baignant dans un univers contemporain très "djeuns", Mutafukaz parvient à se situer aux frontières des genres, quelque-part entre comics, franco-belge et manga. Différents petits suppléments sous forme d’articles, de références, de croquis, de pubs, et autres, viennent agrémenter le récit principal et l’univers déjanté imaginé par l’auteur. Le rythme imprégné est trépidant, l’humour constamment au rendez-vous, les répliques fusantes et l’action omniprésente tout au long des courses poursuites, fusillades et affrontements entre gangs. Et même si la trame de fond évolue finalement peu, malgré les quelques réponses apportées par cette suite, la véritable richesse de Troublants trous noirs se situe dans ces nombreuses scènes secondaires qui seraient dispensables à tout autre récit.
Graphiquement, on ne s’ennuie pas non plus en passant du papier glacé au papier mat, de couleurs flashs au noir et blanc et en enchaînant les délires visuels. Multipliant les références, parsemant les détails, dynamitant les poncifs du genre, jouant avec les codes et passant d’une ambiance à l’autre en incorporant même un chapitre entier façon manga, cette trilogie bourrée d’originalité fait souffler un vent de fraicheur au milieu d’un neuvième Art qui s’enlise avec complaisance à l’intérieur de formats standards et de parutions classiques. Réalisé à la manière d'un DVD collector, quelques guest stars comme Lewis Trondheim, Stan, Gobi, Bicargo Banzai, Tragnark, Dav Guedin, Rafchan, Chick, Eric Herenguel, Capucine, Art Seven Sayan, Jonn ou Ntamak viennent pigmenter le joli bonus de cette œuvre hybride.
Cet ovni est régulièrement signalé dans le rayon inclassable de votre librairie : ils sont parmi nous !
Découvrez également :
La Chronique du Tome 1 de Mutafukaz
Le site de Mutafukaz
Découvrez également les sites des guest stars:
Lewis Trondheim
Gobi
Bicargo Banzai
Tragnark
Dav Guedin
Rafchan
Chick
Eric Heringuel
Capucine
Art Seven Sayan
Jonn
Ntamak
Lino et Vinz sont parvenus à fuir Palm Hill, mais ils sont toujours poursuivis par leurs mystérieux ennemis, qui semblent posséder des moyens illimités. Au menu de ce deuxième volume : la vérité délirante sur les catcheurs de la Lucha Ultima, une mystérieuse prophétie, Lino et Vinz au beau milieu d'une guerre entre yakuzas dans un chapitre en noir et blanc tout simplement ahurissant, un complot gouvernemental et des séquences d'action toujours aussi démesurées. Un régal !