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hénomènes paranormaux, attaques extraterrestres ou reliquats de la guerre froide, la vie est pleine de dangers pour la population civile. C'est pour la protéger que Miranda Zero a mis sur pied la Global Frequency, un réseau virtuel de 1001 spécialistes disséminés sur tous les continents et reliés à une centrale grâce à un téléphone spécial. A tout moment, ils peuvent être appelés par Aleph pour unir leurs forces et sauver le monde de périls dont il n'a même pas conscience.
Derrière une superbe couverture signée Brian Wood se cache un recueil d'histoires courtes ayant pour seuls points communs les personnages d'Aleph et de Miss Zero, piliers de la Global Frequency. Chacune relate une mission de plusieurs de leurs membres et le rythme est à l'image de l'urgence dans laquelle ils opèrent : expéditif ! En effet, Warren Ellis (The Authority, Planetary) ne prend pas le temps d'approfondir ses scénarios et ses héros sauveurs de la veuve et de l'orphelin, misant tout sur l'action et les contraintes auxquelles ils doivent faire face. Un parti pris audacieux, mais qui se révèle parfois frustrant.
Les récits eux-mêmes sont d'une qualité variable, que chacun appréciera selon son intérêt pour les sujets traités. Un seul dénominateur commun : le côté très "série B" parfaitement assumé, loin d'être déplaisant mais qui peut finir par lasser. A noter, tout de même, que Warren Ellis laisse une place de choix aux personnages féminins, leur accordant les deux postes-clés au sein de l'organisation.
Au niveau visuel, six dessinateurs se succèdent dans des styles radicalement différents : Garry Leach (Marvelman), Glenn Fabry (Preacher covers, Neverwhere), Steve Dillon (Preacher, Punisher), Roy A. Martinez (WonderWoman, Son of M), John J Muth (Moonshadow) et David Lloyd (V pour Vendetta). Ici aussi, le manque d'unité graphique laisse à penser que cette série était mieux adaptée à une parution en fascicules, permettant de découvrir un nouvel illustrateur en même temps qu'une nouvelle histoire. Mention spéciale à John J Muth pour sa représentation exceptionnelle des paysages enneigés de la Norvège, lugubres à souhait.
Bien que le résultat soit assez inégal, avec son lot de prouesses et de petites déceptions, le concept de Global Frequency reste intéressant et pourrait encore réserver quelques bonnes surprises.
Pas terrible. L'idée de scénario est bonne puisque elle ouvre une foule de possibilité. Le dessin est très inégal. Autant entre chaque dessinateur, mais aussi dans chaque histoire ce qui est plus embettant. Sympa sans plus.