D
ans des temps anciens, afin de combattre l'armée des ténèbres, quatorze lances sacrées furent confiées à quatorze élus. "Les glorieux guerriers sans retour" furent les trois décimés au combat, sept terminèrent leur mission et devinrent des héros après avoir exécuté "les lances de la trahison": les quatre autres qui avaient rejoint l'ennemi. Les survivants créèrent un Empire aujourd'hui menacé par des rebelles qui se revendiquent comme étant la résurrection des lances de la trahison...
Übel Blatt est un nouveau représentant de la fantasy, milieu tant de fois abordé bien que les excellentes sagas se comptent sur les doigts d'une main. Depuis longtemps Bastard et le plus sombre encore Berserk dominent le genre sans jamais vaciller à l'arrivée d'autres opus. Chonchu débarquait en concurrent crédible mais s'est vu avorté et le récent Claymore déçoit déja.
Cette saga met en scène un jeune héros métis mi-elfe mi-humain qui peut détruire une centaine d'ennemis en un clin d'oeil et redevenir aussitôt un naïf jeune homme qui ne paie pas de mine. Derrière cette double personnalité se cache un secret qui se dévoile en fin de volume, remettant en question la société médiévale et fantastique en crise.
L'histoire se tient, les affrontements sont sanglants, et le twist final est assez surprenant. Mais le tout manque cruellement de profondeur, l'auteur use de facilités scénaristiques agaçantes et la déception gagne quelque peu au fil des pages. Ce n'est pas qu'avec des scènes gores ou des seins dévoilés qu'un tome gagne en maturité, il faut bien plus de noirceur et de sérieux, de drame et de traits durs pour convaincre.
Le dessin offre des personnages parfois caricaturaux, et n'illustre pas assez bien le tragique de certaines situations. Plusieurs expressions du visage notamment ne font pas du tout passer les sentiments ressentis par les protagonistes.
Le tome 20 de Berserk rassurera, lui.
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