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eux flics interceptent un individu plutôt louche à bord d’une voiture volée dont le coffre contient une couverture pleine de sang. Pendant la garde à vue du suspect, Franck, flic aux antécédents violents et hanté par la disparition de sa fille Emmy, semble péter un fusible. Joe fera tout son possible pour contenir la colère et la douleur de son collègue, mais sera vite dépassé par la tournure dramatique des événements …
Missing, titre évocateur faisant frémir tout parent qui se respecte, repose fondamentalement sur une disparition d'enfant. Si le terme anglophone est universel, cette Amérique profonde se prête particulièrement bien au développement de ce polar sombre. Un décor américain enneigé qui fait penser à Fargo, un pays de libertés prônant la justice individuelle et le port d’armes, venant faire écho aux dénonciations de Bowling for Columbine et rendant cette spirale de violence quasi inéluctable.
Démarrant par un banal contrôle de police, ce récit bascule très vite vers une descente aux enfers, tout en reprenant quelques classiques du genre, comme l’interrogatoire musclé dans une salle mal éclairée en compagnie d’un bon et d’un mauvais flic ou la scène glauque au fond d’une cave qui fait penser à un passage de Pulp Fiction. Reposant sur une narration qui fait mouche, une atmosphère pesante et une construction efficace à l’aide de flashbacks bien dosés, ce thriller prenant fait honneur aux déchéances du pays de l'Oncle Sam.
Le trait hachuré de Will Argunas vient accentuer la brutalité et la noirceur de son scénario. Des planches griffonnées qui, à l’image du dessin de Vince Locke dans A History of Violence, auraient pu se contenter d’un contraste de noir et de blanc, rendant cette colorisation réalisée par le Studio Licorne éventuellement superflue. Une couverture éloquente et des dessins d'enfants, intercalés entre les scènes, renforcent encore l’horreur de cette partie suggérée de l’histoire, dont découlent ces actes sanglants.
Avec près de 130 pages, ce one-shot au découpage cinématographique et au format réduit de la collection KSTR saura ravir les amateurs d’histoires fouillées et de BD à petit prix.
Découvrez également :
La chronique de A History of Violence
Le site de la collection KSTR
Au début, je trouvais que les images étaient un peu figées, comme si on regardait
un film en saccade. Et puis, je me suis laissée entraîenr dans le scénario et j'ai
oublié. J'aimais la différecne du dessin à la plume et en même temps, ça
m'agaçait parfois.
Le scénario est bien construit; rien pour nous mettre sur le cul mais en même
temps rien pour nous faire décrocher. On prend le train et on y demeure jusqu'à
la toute fin.
J'ai adoré les dernières pages qui nous parle de l'auteur, de la manière dont il
travaille, de ce qui l'inspire.
Un très bon moment finalement.
J'ai beaucoup aimé le dessin dont le style colle parfaitement à l'ambiance de l'histoire. Bien entendu, certains regretteront le trait un peu grossier mais je trouve qu'il apporte justement cette note polar/thriller...
Côté scénario, pas trop de surprise à partir de la moitié de la BD et la fin manque un peu de piquant je trouve... Ceci dit, l'histoire ne se laisse pas lâcher comme ça, on est vraiment tenté d'aller au bout, ce qui est un bon point.
Les dernières pages (après la fin de l'histoire) permettent de connaitre un peu mieux l'auteur
Une oeuvre difficilement classable tant elle emprunte à différents genres : Road movies, thriller, polar, drame ...
Mais une chose est sure, on peut la classer dans les grandes BDs parues en 2007.
Merci KSTR.