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poon & White sont les pires flics que la NYPD ait jamais compté parmi ses rangs. Spoon flingue tout ce qui bouge mais ne peut s’empêcher de dormir avec son Gooffy, tandis que White, bête comme ses pieds, est persuadé de descendre des premiers immigrants du Mayflower. Se détestant cordialement mais amoureux de la sculpturale journaliste Courtney Balconi, Spoon & White sont assignés à la brigade antiterroriste afin de déjouer les plans machiavéliques d’un terroriste maniaque.
Cela fait maintenant sept albums que l'on nous ressert la même recette en vue de décrire les aventures burlesques de Spoon et White, à savoir deux inspecteurs, au comble de la bêtise et se haïssant l'un l'autre, qui s'immiscent maladroitement dans des enquêtes policières et dont leur balourdise, leur animosité réciproque et leur amour pour la plantureuse Courtney sont sources de nombreux gags à répétition. Flirtant avec un comique cynique et mordant, l’humour de Léturgie arrive de temps en temps à arracher un sourire au lecteur. Ainsi, la parodie de la désormais mythique série TV 24 H – Chrono et le clin d’œil appuié à la série BD Soda sont adroitement et cocassement scénarisés.
Néanmoins, on ne peut que regretter que pour ces nombreux « gags » jalonnant le récit, les auteurs aient préféré la quantité à la qualité. Malgré quelques bonnes trouvailles, Léturgie, père et fils, et Isard bombardent le lecteur, à une cadence quasi-infernale, de nombreuses vannes et situations burlesques, qui sont, pour une grande partie d’entre elles, loin d’être des réussites. Sans être trop dérangeantes, ces « blagues » n’en restent pas moins atones et finissent très vite , par leur nombre exagéré, à créer un sentiment de trop-plein. De plus, l’antipathie (voulue) que l’on éprouve vis-à-vis des personnages ainsi que leur manque de profondeur diminuent d’autant plus le plaisir de la lecture.
Le trait est, comme à l’accoutumée, parfaitement adapté au genre de récits que propose cette série. Incisive, efficace et amusante, la mise en scène arrive à imprimer à l’histoire un rythme effréné. De plus, les traits caricaturaux des personnages provoqueront, à n'en pas douter, quelques rires étouffés.
Finalement, un dessin parfaitement maîtrisé ainsi que quelques idées inspirées sauvent ce récit du naufrage total. Néanmoins, un manque d’originalité par rapport au reste de la série ainsi qu’un humour pas toujours drôle, asséné à coups de mitraillette, empêcheront de classer Manhattan Kaputt dans la catégorie d’albums que l’on conseille à ses amis.
A réserver aux aficionados de la série.
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