A
skja Thorasdottir, récemment affectée dans l’équipe médicolégale de la police islandaise, est une anxieuse notoire qui se soigne à grand renfort de médicaments. En pleine enquête dans les glaciers Islandais, elle est en pleine crise d'angoisse au bord d'un gouffre, alors qu'en bas son collègue Arni l’attend. Au bout d’un tunnel sans fin creusé dans la glace, se trouve un cadavre ou plutôt ce qu’il en reste : un squelette. De retour à Reykjavik, elle entreprend l’autopsie, les os vont parler : il s’agit du corps d’une femme du Neanderthal tuée par balle. Ce n’est là que le début d’un grand nombre d’incohérences du point de vue du temps et de l’espace auxquelles Askja va se trouver confrontée. Malgré l’énigmatique inspecteur Freya Skulasdottir qui l’épaule dans ses recherches, ses rêves sont hantés par sa découverte et sa consommation de cachet suit en conséquence.
Umbra commence comme un très bon polar, dans l’ambiance bien spécifique des grandes étendues glacées. Le scénario semble particulièrement solide et les personnages ont des caractères bien amenés et intriguent. L’idée de la narration mêlant un double dialogue, l’un classique entre les protagonistes, l’autre en voix off, un inconnu questionnant l’héroïne, est intéressante et bien menée. Il est dommage que cette première impression s’estompe au fur et à mesure de la lecture, le rythme du départ perd en intensité, coupé par des scènes à consonance psychédélique, les déferlantes colorées en moins. La conclusion, trouve son explication par le biais d’un passage en mode science-fiction, c’était un peu prévisible à la vue des invraisemblances posées en base, mais ça cassera un peu le plaisir de celui qui attendait une fin rationnelle. C’est d’autant plus regrettable que cet album contient quelques passages d’une grande qualité. Le résultat se trouve à mi-chemin entre Whiteout, sans la cohérence globale et Transperceneige, sans la qualité, le tout étant ponctué par de brèves incursions dans un monde que Comès n’aurait pas renié.
Le dessin en noir et blanc, encore perfectible pour ce qui concerne les proportions et la gestuelle des silhouettes n’en demeure pas moins en phase avec l’atmosphère voulue. Les lieux choisis pour le déroulement de l’intrigue et la réduction des éléments de décoration à leur plus simple expression, confirme cette sensation de froideur. Les amateurs découvriront dans une dernière partie intitulée « concept work », croquis et crayonnés avec de brèves explications du dessinateur M. Hawthorne.
Le lecteur risque fort de ressortir de son excursion avec un avis mitigé, Umbra est une BD inégale, mais aussi originale et qui laisse entrevoir le potentiel des auteurs.
Il est vrai que beaucoup de gens ont détesté énormément l'Islande à cause de l'explosion volcanique qui avait paralysé le Nord de l'Europe empêchant les avions de décoller durant plusieurs jours. D'internet est parti un véritable phénomène de mode assez malsain se déclinant à toutes les sauces (T-shirt « I hate Islandia » etc..). Trouver un responsable coûte que coûte au lieu d'accepter tout simplement les aléas de la nature !
C'est dans le cadre de ce pays que se situe cette histoire qui démarre comme un bon vieux polar accentué par un dessin en noir et blanc. Je dois dire que j'étais plutôt assez intrigué par cette histoire de découverte macabre d'un corps d'une femme de Néanderthal portant du United Colors of Benetton. La suite va se révéler terriblement décevante comme une mauvaise série Z.
Pour autant, la lecture a été assez agréable même si l'intrigue n'arrive pas à convaincre. Un point pour dire également que c'est pas tous les jours qu'on lit les aventures d'une héroïne qui aime les femmes. C'est peut-être juste une touche audacieuse de circonstance. Dommage que la conclusion soit si décevante. On peut passer notre chemin.