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acifique sud, 1993. Au cours d’une opération de forage sous-marine, un groupe de scaphandriers employé par un géant mondial du gaz et du pétrole pénètre une caverne immense qui abrite des spécimens supposés disparus depuis des millions d’années. La découverte est d’importance mais les enjeux industriels priment et l’évènement sera donc gardé secret.
Une quinzaine d’années plus tard, une poignée d’hommes connaissent désormais l'existence de cet espace souterrain et de sa faune. Le groupe Adome, organisation écologique, contacte Kim Melville, océanographe réputée, pour enquêter sur les lieux et confirmer l’existence d’un tueur des mers : le mégalodon. Ils ne sont pas les seuls à témoigner de l’intérêt pour la créature et pour le site.
Nouveau scénario de Christophe Bec en librairie en ce début d’année 2007 et nouvel album digne d’intérêt. Pour le féru de fantastique qui suit sa carrière, l’auteur a ceci d’intéressant que chacune de ses productions permet de se livrer au jeu des références dans le cadre de récits respectueux du genre. C’est une réalité plus qu’une anecdote mais elle ne risque pas d’occulter une capacité à composer un récit qui tient en haleine, particulièrement bien charpenté comme c’est le cas avec ce Lagon de Fortuna. Le découpage en séquences de cinq ou six pages maximum jouant avec la chronologie et les lieux imprime un rythme, un tempo, tout à fait convaincant. La technique n’est pas nouvelle mais elle se révèle ici d'une efficacité indiscutable. Le temps que la tension monte, que les protagonistes de l’instant se trouvent en difficulté ou qu’une information importante soit révélée et l’on passe à autre chose. Le schéma fonctionne, sans que ce soit frustrant puisque chacune des « briques » apporte quelque chose à un édifice pour le moment sans faille et sans que la respiration de l’ensemble en souffre.
Ensuite, on s’amusera – ou pas, il est possible de ne pas être joueur après tout – à enfiler les perles cinéphiliques (et autres) qui semblent vous faire régulièrement de l’œil au fil des pages. En vrac et pour ne citer que les plus évidentes : une Melville qui s’attaque à un monstre marin c’est d'une facilité ravissante ; le retour dans les abysses de l’auteur de Sanctuaire rappelle des bons souvenirs que le mal de l’altitude avait un peu ternis ; l’impression d’entendre le score de John Williams lorsqu’un – gigantesque – grand blanc se profile est à porter au crédit d’un dessinateur qui livre une partition classique mais qui soutient bien le script ; qu’on se fasse piéger, le doigt sur la gâchette du sarcasme prêt à exploser à l’instant où l’on redoute de voir les Dents de la mer dans l’Aveyron, c’est un joli pied de nez rassurant.
Il faut compter aussi sur une dimension écologique qui sait pourtant rester discrète pour ne pas transformer le récit d’aventure en pensum. S'ajoute aussi un duo de personnages peu scrupuleux taillés dans le roc de l’archétype des « méchants » (un industriel marqué par son passé et un richissime collectionneur peu regardant sur les moyens de satisfaire son vice) qui va peser de toute son influence sur le déroulement de l’action à venir pour pimenter l’action. Pour l'ambiance, il y a aussi une dose de mysticisme et quelques passages en apparence un tantinet verbeux chargés de faire monter la pression sans trop en montrer et de distiller quelques faits trop longs à exposer autrement. Le tout fleure bon un type de cinéma d’une époque un peu révolue, celle où montage et déroulement d’une intrigue ne rimaient pas avec épilepsie.
Sous prétexte de donner un peu facilement dans l’actualité télévisuelle récente, rapprocher Carthago de la série Surface, tentative mollassonne (et risible au vu du résultat final) de recyclage de l’univers de Spielberg millésimé années 80 qui a fini par sombrer dans le ridicule à l’occasion d’une fin précipitée faute de succès, serait le dernier service à rendre à rendre au rejeton de Bec et Henninot.
Laissé dubitatif par un Temps des loups qui misait tout sur un climax ultra dépouillé, désarçonné par un Bunker confus qui semblait bégayer son thème sur un air de déjà-vu, l’amateur avait retrouvé son enthousiasme avec un Pandemonium de bonne facture qui s’appuyait sur des codes solides. Carthago confirme la donne. De là à dire que Christophe Bec a bien fait d’avoir choisi de se consacrer exclusivement au scénario de ses albums…
Avis portant sur la série:
Les mégalodons comme sujet d'une BD en jouant sur les mystères de la mer, c'est assez original comme concept ! Je dois avouer que cela fonctionne plutôt bien. Le fait que cela soit traité aussi bien sous un aspect paléontologique que sur celui du thriller écolo-financier, donne un ton tout particulier au scénario riche et dense en informations. Il est dommage que la fin de ce premier tome vienne complexifier un peu plus l'histoire en ouvrant d'autres brèches qui paraissent inutiles à première vue, mais qui peuvent par la suite avoir une explication tout à fait plausible; cependant ce n'est pas très bien amené.
J'admire cependant le talent du scénariste Bec qui nous tient en haleine sans toutefois vouloir révolutionner le genre. On est dans une atmosphère qui rappelle à la fois les films Les dents de la mer et Abyss ou d’autres bd comme Sanctuaire ou encore Les Aquanautes.
Les dessins sont saisissants de réalisme : ces mégalodons font peur ! Les planches sont véritablement détaillées avec d’excellents cadrages et une mise en couleur vraiment appropriée. Cette BD est une vraie réussite aussi bien visuelle que du scénario haletant. C'est à découvrir sans attendre ! J’ai remarqué que Bec n’est pas très apprécié sur le site alors qu’il fonctionne bien ailleurs. J’avoue que je m’interroge sur une certaine animosité qui ne me parait pas justifiée.
Il est vraiment dommage que le rythme de parution soit si long pour attendre le prochain tome. Je précise que c'est bien sûr relatif par rapport à d'autres séries plus anciennes qui ont eu des délais d'attente bien plus longs. Cependant, la mode actuelle est à des séries où le rythme de parution est effréné. On en aurait autant pour cette série qui aurait sans doute alors gagné en notoriété dans la masse des productions actuelles. Initialement prévue en 8 tomes, cette série en comptera beaucoup moins. Visiblement, les rapports entre le scénariste et le dessinateur sur fond de crise chez l’Editeur semblent tendus. Quoiqu’il en soit, Christophe Bec est bien décidé à continuer l’aventure surtout au vu de l’excellent accueil du public.
Le second tome est bien dans la suite logique du premier. Je m'aperçois également que l’auteur utilise le même procédé que pour sa nouvelle série Prométhée à savoir des séquences courtes et situées à des époques différentes dans le temps afin d'accentuer le mystère. Je dois reconnaître que ce procédé également utilisé dans les fictions cinématographique est plutôt efficace. La question qu'on pourrait se poser est s'il en abuse?
Il y a une chose par contre que je ne pardonne pas: c'est la faute de frappe à la page 39 du second tome (slendeur au lieu de splendeur !). C'est à croire qu'il n'y a pas de relecture avant la parution de l'ouvrage. C'est fait réellement amateur ! Et puis, le coup de la petite fille aux branchies alors que je viens juste de lire Antarès où il en est également question. Que dire également de ce ridicule Yéti?...
J’ai appris que le dessinateur Henninot a décidé de jeter l’éponge 3 ans après la fin du tome 2. Il se justifie en indiquant qu’il mène d’autres projets qui sont visiblement plus intéressant pour lui. Il n’était déjà pas chaud pour continuer l’aventure. Mon reproche est de ne pas avoir tiré les conséquences un peu plus tôt ce qui aurait fait gagner du temps à tout le monde. Ceci dit, il ne faut pas se tromper: nous avons là une œuvre majeure des plus réussies sur un sujet passionnant.
Le troisième tome est sorti après 4 ans d’absence et d’incertitude. Nouveau dessinateur qui reprend le flambeau et qui semble assurer la mise en scène. Le graphisme me paraît même meilleur qu’auparavant car plus réaliste : oui, la série a gagné au change. C’est manifeste par exemple au niveau des couleurs qui ressortent bien. La couverture est une vraie réussite car on voit enfin le mégalodon. Cela sera également une fin de cycle avec une aventure qui avance enfin malgré son découpage sur les quatre coins de la planète. La fluidité ne sera pas le fort de cet album, la faute à un scénariste qui multiplie les sous-intrigues en apportant de nouveaux mystères dans la balance.
Le tome 4 va relancer le récit avec les mêmes protagonistes. Visiblement, la capture du monstre va s’avérer être un échec et il faudra tout recommencer. Le rythme du récit commence à ralentir en se focalisant sur la petite fille Lou qui ne parvient pas à guérir de sa maladie mystérieuse. La série reste intéressante car elle traite véritablement des mystères sous la mer. Là, on va se concentrer sur des gigantesques monolithes qui rappellent étrangement les structures sous-marines de Yonaguni qui auraient plus de 10000 ans. La lecture s’avère toujours aussi passionnante d’autant que les éléments fournis semblent plausibles.
La nouveauté réside avec le tome 6 où la petite Lou qui a grandi depuis devient la véritable héroïne de cette aventure en devenant par la même occasion la fameuse héritière des Carpates. C’est un nouveau cycle qui commence avec un décalage de 13 années après le précédent tome. Il faudra néanmoins s’accrocher avec la chronologie des faits qui nous ballade d’une époque à l’autre. Par ailleurs, le mystère semble s’épaissir et on a l’impression de faire du surplace malgré cette avancée temporelle. Il faut sans doute accélérer le rythme du récit et lâcher quelques réponses avant d’ouvrir d’autres questions. Au niveau du dessin, c’est du bon travail. A noter que nous en sommes tout de même au 3ème dessinateur en 6 tomes. Un cliffhanger à la fin nous laisse sur l’envie de savoir.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Au début, j'étais un peu perdu dans ces multiples histoires à différentes époques, avec des gens qui veulent on ne sait trop quoi...
Et tranquillement, tout se met en place pour offrir une histoire assez flippante à mon goût (oui, j'ai pris le livre au titre et la couverture sombre mais je ne suis pas fan des bestioles qui vivent sous l'eau, donc la, j'ai été servi...).
Le tout s'avère après lecture très réussi dans l'ambiance, le scénario, avec des dessins qui accompagnent bien.
De la bonne BD d'aventure, tout simplement. Le scénario est divertissant et le dessin suffisamment accrocheur et dynamique pour plaire. Cette histoire de requin préhistorique mélange efficacement action, mystère et suspense. On est à quelque part entre "Les dents de la mer", "Jurassic Park" et "Abyss". Sensations fortes garanties.
bon début dans le scénario même si il est un peu long à se lancer, les dessins sont convaincants, à voir la suite.
Très beau dessin, histoire captivent, on y retrouve Donovan, l'homme centenaire ( Carthago Aventure ) avec de nouveau personnage Lou, Kim et le président de Carthago.
hâte de voir la suite.
8/10
une histoire de requin préhistorique qui a bien du mal à décoller. De trop nombreux flash-backs viennent perturber la fluidité du récit. les héros sont peu convaincants et les méchants ont du mal à convaincre.
Bref un sentiment de déjà-lu.
Pas sur d'être OK pour le tome II.
5/10.
Un bel album de cryptozoologie océanographique.
L'intrigue avance bien, les différentes scènes permettent au lecteur de reconstituer le puzzle du récit.
Le trait est fin et les couleurs bien choisis.
Carthago est du Bec classique c'est-à dire une copie en BD des Blockbusters cinématographiques américains. Cela va du divertissant et agréable Avatar au navet intersidéral qu'est Independance day.
Pour Carthago on est à mi-chemin, des personnages archétypes voire caricaturaux et peu réalistes une fois que l'on a plus de 16 ans. Utiliser le sensationnel sans trop se soucier de la vraisemblance, Bec fait une série subaquatique et se renseigne à minima sur la plongée ce qui amène 2-3 cases avec des dialogues à s'écrouler de rire où l'on sent la copie de quelques lignes d'un site internet sur la plongée sans comprendre ce que l'on écrit... Assez pathétique, un j'menfoutisme évident du lecteur et aucun travail sérieux de documentation de Bec sur le sujet principal de sa BD...
Mais bon si on met son cerveau sur pause on passe un agréable moment, du Bec, du médiocre mais qui divertie.
franchement super tome 1 et 2 ;alors la moi j'adore univers oceanique ou l'on est loin de connaitre l'etendue de la faune (si sa ce dit pour l'ocean?)decouverte d'une grotte enorme avec des especes datant du miocene , affaire etouffé par la boite de forrage qui gere le site ,la petite fille a l'air tres speciale vivement le tome 3
Je ne connaissais pas la "patte" d'Eric Henninot et je l'ai appréciée. (+ les décors et animaux que les visages des personnages un peu moins à mon gout).
Quelques magnifiques dessins (notamment des plongeurs au début du tome).
Le scénario est très sympa également et j'ai beaucoup aimé le coté lieu par lieu.
Carthago est une saisissante plongée dans les profondeurs et dans le temps, en
effet cette histoire joue sur la peur primitive et la fascination des hommes pour les
profondeurs inexplorées. Servis par un excellent graphisme et a un scénario bien
mené ce premier tome est une vraie réussite qui laisse entrevoir le début d' une
trés bonne série. Peu importe les influences de Bec ( Abyss pour le ciné et Kenya
pour la bd ) ce n° 1 impose sa propre ambiance, et nous intrigue jusqu' au bout
avec grand plaisir.
Bienvenue à ce qui aiment en vrac l'ambiance "Abyss" tendance "Dents de la mer", qui n'aiment pas les "world company", qui apprécient un dessins clair et précis, ainsi que les aventures à suspens. Carthago me semble regrouper tous ces éléments, ce qui fait un cocktail détonnant et très captivant. Pas de critique particulière, sauf une: à quand la suite ??
Album prometteur sur un thème plusieurs fois exploité par le cinéma, mélange de Jurassic park (vieilles et grosses bébètes) et des dents de la mer, une plate-forme pétrolière dans le rouge dirigé par un étrange PDG masqué, un mystérieux et riche collectionneur "d'antiquité", des scientifiques passionnés, une enfant "pas comme les autres", des écolos actifs et pour finir des aborigènes australien. On imagine que tout ce petit monde répartit de part le monde va se retrouver pour papoter "gros squale" voir "fin du monde". Les dessins et la colorisation sont réussi et adaptés aux situations et le scénario peut nous emmener dans une multitude de directions. A suivre...
Sans avoir lu l'album mais tout en ayant regardé la planche mise en ligne et avoir lu la présentation de l'histoire, il me semble qu'il manque un nom au sommaire de cet album.
Le nom d'un scénariste. J'ai nommé Michael Crichton qui a écrit voici bien 10 ans (après Jurassic park) un livre intitulé "Mégalodon". Du nom de ce requin qui vivait à l'ère secondaire, le Mégalodon carcarias. Requin géant de la taille d'une baleine et aussi féroce (si ce n'est encore plus compte tenu de sa taille) que le grand requin blanc.
Il y a d'énormes similitudes entre cette BD et le livre de Crichton... : Le grand requin qui vit dans les fosses océaniques et qui remonte un beau jour en surface dans des circonstances particulières ...
Alors ? Plagiat ? Libre interprétation ?
Carthago commence très fort et très vite, et même si effectivement les allusions aus Dents de la mer et à Abyss sont présentes au début, on sent que le scénario va nous emmener très loin. Les personnages sont déjà bien présents, et les planches, découpées comme des prises de vues sont étonnantes. Pour plonger dans cette histoire, il na va pas falloir manquer d'air ni de souffle... Bravo aux auteurs !!!
Au début, on à l'impression d'un déjà vu.... (Abyss, Les dents de la mer....) Après quelque pages, on voit un scénario très bien ficelé, un suspens énorme et une grande impatience dans l'attente du tome2. Bravo!
Oublions un instant de scènes filmographiques, mais que de belle apparence fantastique à suspense dans cette nouvelle série !
On y plonge avec plaisir...
Avec Carthago, le prolifique Christophe BEC inaugure une nouvelle série au sein des Humanoïdes Associés.
Ce premier tome commence donc tel une aventure océanographique façon "Abyss". Très vite, le fantastique des "Dents de la Mer" s'invite à la fête. Pour élaborer son intrigue, le scénariste Christophe BEC combine adroitement plusieurs thèmes parmi lesquels on citera l'écologie, la découverte scientifique et les considérations économiques de multinationales. Cet habile mélange nous donne une narration prenante et laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses pour les prochains tomes. Du coté des personnages, les différents protagonistes sont introduits à point nommé dans le récit. En outre, les quelques éléments de leur passé qui nous sont donnés permettent de les apprivoiser en douceur.
Le graphisme du dessinateur Éric HENNINOT s'est nettement amélioré depuis sa dernière production "Alister Kayne". Son trait me paraît plus maîtrisé dans un style réaliste que j'apprécie. Les planches sont des plus réussies avec de nombreux détails et une mise en couleur bien appropriée de Delphine RIEU. Mon seul bémol sera relatif à la physionomie parfois aléatoire de certains personnages, mais je chipote.
Prévue en huit tomes, cette série n'a pas fini de nous interpeller.