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algré les efforts déployés par les émissaires égyptiens, le fils de Meresankh, Khéti, et le petit-fils de Ramsès II, Hori, sont toujours prisonniers et réduits en esclavage à Babylone. Ne voulant pas révéler l’identité réelle de Hori, le prince Kháemouaset et son frère arrivent à convaincre le roi Kardashman de régler l’affaire en secret.
Cependant, le prince Hori s’attache à Lurindu, une Babylonienne promise à un sort cruel pour effacer la dette de ses parents contractée auprès d’Ishtar, déesse de la fertilité et de l’amour. Il décide donc de lui venir en aide, quitte à provoquer la colère du roi de Babylone.
Ce sixième tome confirme l’évolution constatée dans le précédent album, à savoir une intrigue beaucoup plus portée sur l’aventure, dans laquelle les personnages sont fortement bousculés. En effet, sans les lois de Ramsès, les Egyptiens semblent perdus, Dethan parvenant à retranscrire avec finesse le désarroi de ses héros.
Tout comme dans les quatre premiers numéros, dans lesquels Isabelle Dethan excellait dans la retranscription de la vie et des mœurs égyptiennes sous Ramsès II, l’auteur surprend à nouveau par sa description de la Babylone de Kardasman. Le respect jusqu’à l’absurde par le roi du célèbre code d’Hammourabi démontre, de la part de Dethan, une maîtrise assez étonnante du monde babylonien.
Côté graphique, la qualité reste au rendez-vous. Décors grandioses et costumes chatoyants plongent tout de suite le lecteur plus de 3000 ans en arrière. Cependant, la scène du jugement de Kardasman semble avoir posé problème à l’auteur : outre un arrière-fond assez épuré, les mouvements du roi sont parfois assez peu réalistes. Néanmoins, vu la qualité du reste, ce petit problème doit davantage être considéré comme un léger passage à vide que comme un symptôme d’un mal beaucoup plus profond et généralisé.
Hori ou le Courroux d’Ishtar confirme donc tout le bien que l’on pouvait penser de cette série. Sur les Terres d’Horus reste sans aucun doute une série historique de qualité, parfaitement maîtrisée par son auteur et basée sur une connaissance approfondie de l’époque de Ramsès II.
Fin de ce troisième cycle.
La différence de coutumes et de moeurs entre Babyloniens et Egyptiens est bien rendue, même si le parti pris est favorable aux premiers. Par ailleurs Mery a quand un comportement assez moderne, presque celui d'une suffragette. Je n'ai quand même pas l'impression que la femme égyptienne ait été aussi libérée. Mais si cela est un caillou dans la chaussure pour l'Histoire (avec un grand H), c'est un vrai plus pour l'histoire (avec une minuscule !).