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lors que le carillon de Big Ben égrène sinistrement les douze coups de minuit, le peloton de « Royal Fusiliers » en faction cette nuit-là à la Tour de Londres, termine sa ronde. Dans l’escalier qui mène au sommet de l’édifice, les soldats croisent le « Ravenmaster », personnage si discret sur sa charge qu’on pourrait croire qu’il n’est qu’une légende. Et pourtant c’est bien lui qui a poussé ce cri de terreur déchirant la nuit, à peine absorbé par l’épais brouillard qui règne sur la capitale de l’empire britannique.
Nous y voilà ! Basil et Victoria sont enfin de retour dans les docks de Whitechapel. Ils ne vont cette fois-ci être confrontés ni à Jack l’éventreur, ni à la Marque Jaune. Ce n’est d’ailleurs pas les bijoux de la couronne qui ont disparus. Bien pire que cela : les six corbeaux gardiens de la Tour de Londres se sont envolés. Et la reine elle-même en est très fâchée ! Une nouvelle fois, Yann mêle avec maestria les deux garnements issus des bas-fonds de la city à des événements mettant en scène les plus grands personnages du royaume. Ils rencontreront aussi un jeune ramoneur à l’accent frenchie, dont Victoria ne manquera pas de tomber amoureuse. Après le thème « île au trésor » du précédent album, l’auteur conforte la reprise de la série et renoue avec les origines londoniennes de celle-ci, en installant une ambiance « Mary Poppins » mais en nettement moins mièvre. Il accrédite de plus le thème qui en a fait le succès, à savoir que la vie, fusse-t-elle parsemée d’épreuves, vaut la peine d’être vécue. Et bien sûr les deux gamins, avec leur débrouillardise à toute épreuve, s’en sortent haut la main. Malgré cela, il manque un petit quelque chose pour retrouver le niveau d’intrigue de Sati.
Pourtant le dessin d’Edith est omniprésent pour renforcer le climat de l’imaginaire Dickensien. Les scènes, pour la grande majorité de nuit sur les toits et sous la lumière blafarde de la lune, sont réalisées au fusain et adroitement rehaussées à l’aquarelle. Ravenstein est donc un bon album, qui installe de nouveau la série dans les incontournables.
>> la chronique du tome 4 Pearl
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