A
rthur a 6 ans, il habite le quartier. Quand on le croise dans la rue, personne ne remarque qu'il est différent. Pourtant, il est sourd et la vie n'est pas toujours facile. Mais Arthur est malin et observateur. Ses yeux et ses mains lui permettent de découvrir le monde à sa manière.
Des mots dans les mains retrace une journée ordinaire d'un petit garçon comme les autres, à la différence près qu'Arthur n'entend pas. Ce qui n'empêche pas la scénariste Bénédicte Gourdon de l'avoir choisi comme narrateur de cette histoire. L'idée est très bonne car la fraîcheur de ce gamin de 6 ans transparaît à chaque case avec sa joie de vivre, sa naïveté mais également sa grande lucidité sur sa différence. Le récit est dans l'ensemble assez dynamique avec cependant un passage un peu longuet lorsque les enfants jouent au foot pendant la récréation. Cette partie endiablée est indispensable pour comprendre les difficultés du petit garçon face à un sport collectif, mais elle occulte sans doute d'autres situations qui auraient méritées d'être plus développées car la trentaine de pages qui composent ce récit s'écoulent rapidement. L'auteur aborde un sujet délicat en évitant l'écueil du trop plein d'émotion. Ouvrage néanmoins touchant, c'est une belle approche pour que l'enfant apprenne à rompre avec certains préjugés propres à ce qui n'est pas expliqué et l'ouverture à autrui.
Des mots dans les mains est ciblé pour les enfants avec une histoire simple et très efficace, les amenant à s'interroger sur la différence, rien de mieux que des images pour le leur expliquer. Le dessin de Malika Fouchier mélangeant à la fois des influences franco-belge et manga (pour les coupes de cheveux ou certains mouvements de personnages) et les couleurs acidulées sont autant d'atouts pour accrocher le regard des plus jeunes. Cet album est une réussite et qui selon la formule consacrée plaira aux petits comme aux grands. Une bande dessinée à mettre entre toutes les mains
Voilà clairement une BD pédagogique et sociale destinée aux enfants de moins de 10 ans. Tout y est fait pour attirer leur attention, le dessin qui tire sur le Manga et surtout les couleurs vives mais pas surchargées laissant finalement un dessin léger. Le scénario aussi nourrit leur appétit de distraction : sur les 30 pages on joue on s'amuse et surtout on apprend à mieux comprendre la différence d'un camarade. A hauteur d'enfant, le sujet est jovial, à hauteur d'homme l'émotion est là indiscutablement. Rien de larmoyant mais tout parent ne pourra pas s'empêcher de se mettre à la place de la maman au "sourire triste". Le tout étant que le message est positif et qu'on ressort de la lecture avec un grand et vrai sourire.
A lire en famille !