C
'est avec un certain sarcasme de bon aloi que J. Frissen ouvre l'édito de ce 3ème tome portant sur l'ambiance régnant au sein de la team de prod' de Lucha libre. D'aucun y verront la dérive exprimée brièvement par Squarzoni dans Garduno, en temps de paix sur le malaise que peut engendrer le "tous des potes" dans une boite. Mais c'est là un autre débat.
Le premier épisode des Tikitis (en couverture) ouvre une nouvelle saga qui met en scène une équipe d'anciens combattants profitants d'une paisible retraite sur une ile loin de tout ou presque. "Vieux, mais toujours sur la brèche" aurait pu être leur mot d'ordre, en témoigne ce gout immodéré pour les jeunesses locales du vétéran de la troupe "Polynôme Z". Dans ce récit, vous retrouverez des répliques acidulées de Ma Dalton et d'Averell, sans les liens du sang, mais avec ceux du ventre. Le rapport au fils, le vrai, s'avérant plus compliqué et moins enthousiaste. L'épisode 2 de Tequila se poursuit sur le refrain déjà bien assimilé "Tequila fâché, Tequila très fâché". Se fondent dans un folklore très local, les "Pompom Ninja" lancées à sa poursuite pour des motifs plus liés au flirt qu'à la question d'état, qui amènent cette touche féminine dont l'absence aurait constitué un manquement aux règles les plus élémentaires de courtoisie.
Nous retrouvons, c'en est maintenant une habitude, les désopilantes histoires courtes du Profesor Furia au sommet de sa forme - sans doute le plus hilarant des protagonistes - ainsi que les Luchadoritos qui relèvent plus, eux, de l'amusant. La traditionnelle page d'auto-promotion pour les Art-toys, ainsi que quelques articles sur les personnages ou leur discipline de prédilection viennent ponctuer le tout.
Reprenant le concept d'un périodique, Lucha libre semble avoir trouvé son rythme de croisière. Ce troisième numéro est plutôt réussi, quelques recettes utilisées ailleurs et un ton relativement propre n'étant pas sans effet. Le lecteur continuera à y trouver cette atmosphère surréaliste située entre Plageman et Mutafukaz. Néanmoins, combien de temps les amateurs suivront-ils est une question qui mérite d'être posée. Si le système est bien huilé, il ne semble pas appeler de profondes évolutions et la lassitude face à cet humour qui devient de par la force des choses attendu, risque de menacer à terme. Ce serait dommage, car le concept Lucha libre est d'une bien sympathique fraicheur. Aux auteurs de nous surprendre.
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