W
. Ackroyd, en plein doute existentiel, est relancé pour rédiger la biographie du poète W. Miller. Au cours de sa recherche documentaire, il reçoit un paquet qui regroupe la correspondance et un carnet intime de P. Marham, un peintre qui avait bien connu le poète. Il saisit cette occasion de s’évader et s’immerge dans cette parenthèse qui lui est offerte. En 1910, le jeune homme se rend à Paris pour lancer sa carrière. Vite intégré dans un milieu artistique en pleine effervescence et relativement doué, il est repéré par un mécène qui lui passe de régulières commandes. Petit à petit, sa vie de bohème laisse place à un certain succès jusqu’à une cassure, la guerre n’en sera pas la cause mais l’échappatoire. L’histoire de l’un réveille l’autre, W. Ackroyd cherche à comprendre, c’est l’histoire d’un tableau.
Auteur Danois, T. Kristiansen plus connu outre-Atlantique qu’en France, a récemment participé chez le même éditeur au recueil Paroles de poilus illustrant la lettre d’un ancien combattant : Le pays de la mort, le style graphique qui y est employée se retrouve dans cet album. L’idée développée Le carnet rouge est antérieure à la réalisation de ce collectif, le projet dans sa globalité est de l’inscrire dans une trilogie conçue autour des thèmes de la guerre et du choix. Intégré dans la collection Latitudes de Soleil, destinée à un public plus "adulte", cet ouvrage y trouve sa place.
Si les thèmes abordés sont intéressants, il est dommage que la narration soit quelque peu compliquée. Elle implique de réguliers allers/retours dans la lecture, sans doute liés à une imbrication complexe des textes issus des pensées du narrateur, de correspondances et de carnets intimes. Les dialogues étant pour leur part réduits au strict minimum. Ce livre esquisse de nombreux sujets qui constituent une invitation à réfléchir, malheureusement ils demeurent bien souvent pas assez approfondis et cela laisse une impression d’inachevé, le lecteur risque de rester sur sa faim. Le dessin, d’une extrême froideur, peut être apparenté à une succession de tableaux assez réussis. Il n’est cependant pas nécessairement adapté au scénario apparaissant trop en décalage avec ce dernier.
Voilà une BD atypique par sa structure, sans doute un peu maladroite par certains aspects. Maintenant l’ensemble laisse entrevoir de belles possibilités pour la suite de ce triptyque, donc affaire à suivre.
Ce qui semble à première vue si facile à croire peut soudainement devenir
beaucoup plus compliqué qu'on ne le croit...
Lorsque Ackroyd décide de se mêler de ce qui ne le regarde pas vraiment, la
découverte qu'il fera concernant l'identité d'un homme inconnu mort seul dans un
no man land's lors de la guerre révolutionnera son monde à tout jamais.
Un one shot pour ceux qui aiment faire dans la différence et se creuser un peu
les méninges en sortant des sentiers battus usuels...