U
n tueur en série sévit depuis de nombreuses années, s’employant à laisser pour mortes de belles jeunes femmes après les avoir défigurées et abusé d’elles. Pasty Lee Pumpkin est sa dernière victime. Bien que ce soit la seule laissée en vie, elle est complètement traumatisée et renfermée sur elle-même. Lloyd Singer, alias Makabi, se voit confier la mission de renouer le dialogue avec elle, son témoignage pouvant enfin permettre d’identifier le tueur. En parallèle, sur les sollicitations de son ami Simon Bianca, il accepte de rejoindre le centre de formation du FBI pour devenir agent de terrain. Un défi difficile à relever pour un chef comptable maniéré au physique ingrat.
Le premier cycle, efficace et convaincant, avait su planter le décor d’une série tout à fait prometteuse. Le deuxième s’ouvre ici sur un épisode qui fait bien plus que confirmer ces bonnes impressions. Bien entendu, il est quasiment impossible de juger de la qualité d’un thriller sans en connaître l’issue, mais les amateurs du style ne pourront qu’être conquis par cette entrée en matière. Cette réussite vient en grande partie du personnage de Makabi lui-même, qui s’avère suffisamment complexe pour être intéressant et attachant, et en aucun cas agaçant malgré son caractère un peu trop lisse au premier abord. Par ailleurs, Luc Brunschwig réussit à développer plusieurs intrigues en même temps, chacune mettant Lloyd Singer dans des situations plus ou moins délicates. Sans oublier bien sûr les personnages secondaires dont certains nous sont maintenant familiers tels que son frère - dont on attendait des nouvelles depuis ses déboires dans Appleton Street -, Simon Bianca ou Little Lloyd le singe de Mona.
Certains regretteront peut-être l’excès de flash-back qui rend la lecture un peu fastidieuse par moment, d’autant plus qu’il n’est pas toujours évident de se repérer tellement les sauts dans le temps sont nombreux. Cependant, le scénariste n’en est pas à ses premiers artifices du genre et a déjà démontré qu’ils lui permettent de distiller les informations aux moments opportuns afin de rendre le récit en tout point captivant.
Si vous aimez les thrillers psychologiques, vous ne pouvez pas passer à côté de Makabi qui est certainement une des séries du genre les plus intéressantes du moment. Gageons que les dessins réalistes d’Olivier Neuray, qui ne cessent de s’améliorer, lui permettent de toucher un large public.
>> Chronique du tome 3.
Après les excellents précédents 3 tomes qui formaient une seule histoire, j'avais hate de lire ce tome, qui préfigure une nouvelle histoire. Et ce n'est pas une déception. A nouveau, les auteurs parviennent à mettre en avant les qualités humaines de Makabi, qui se révèlent bien un "héros" humain (cf. lorsqu'il doit donner un cours de self-défense à l'école du FBI). Ici, l'intrigue tourne autour d'un tueur en série qui défigure ses vicitimes. Toutes sont mortes, sauf la dernière. De ce cote, l'action n'avance que très lentement, au compte gouttes, mais cela ne dérange pas, en raison de la densité humaine de ce qui se passe. Les dialogues sont excellents, et le dessin dessert a merveille cette histoire. Vivement la suite.