A
u Vietnam, en 1967, Sam Lawry n’est pas un G.I. comme les autres. Depuis une vilaine blessure à la tête, il peut « visualiser » les corps criblés de balles des soldats quelques temps avant que ceux-ci ne tombent réellement au combat. Rejeté par les autres qui le voient comme un oiseau de mauvais augure, il tente d’inverser le cours des choses quand il visualise la mort de son propre frère.
Cette approche originale de la guerre du Vietnam avait déjà marqué les esprits à la sortie du premier tome il y a deux ans. Après avoir remis le couvert avec succès avec Le Messager l’an dernier, le duo Mig-Richez confirme tout le bien qu’on pensait de lui avec cette suite.
Pour son troisième album, Mig s’affirme dans son style graphique qui fait la part belle aux personnages en gros plan plutôt qu’aux décors. Associé aux couleurs souvent vives de Fabien Alquier, son trait rond et relativement épuré propose un Vietnam assez éloigné de l’imagerie habituelle faite de rizières humides et de jungle envahissante. Mais le récit n’en souffre pas, les ambiances étant parfaitement rendues par les expressions des protagonistes.
De son côté, Richez tient le lecteur en haleine jusqu’au bout, même si l’épilogue devient rapidement évident et de ce fait, l’histoire un peu moins dense dans cette deuxième partie. De façon assez surprenante, les auteurs annoncent un troisième épisode à cette histoire qui semblait avoir livré tous ses secrets. Nous les suivrons donc avec intérêt.
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