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otô Kensuke est chirurgien. Suite à un problème d’ordre professionnel, il décide de prendre du recul et de se rendre sur l’île de Koshiki, pour reprendre la clinique de cette bourgade isolée de tout. Tous les médecins l'ayant précédé s'étant avérés incompétents, les habitants ont pris pour habitude de se rendre sur le continent pour se faire soigner, et le docteur Kotô devra se battre pour s'imposer. Il est toutefois rapidement mis à contribution et ses multiples talents ainsi que sa passion pour son travail surprennent tout le monde, y compris la jeune infirmière oeuvrant à ses côtés…
Manga fleuve (20 volumes à ce jour) fondé sur un sujet guère original, Dr Kotô est un succès conséquent des éditions Shogakukan et du magazine Young Sunday, dont sont aussi issus The World Is Mine ou encore Heads.
Bien loin de la simple excuse narrative, la médecine est le nerf central de ce manga. Les notes explicatives abondent au bas des pages et la crédibilité des diverses opérations de Kotô en sort renforcée. Le docteur, diplômé des plus grandes écoles et ancien praticien à la clinique attachée à l’université de Tokyo, s’attend à un accueil sinon triomphant, du moins cordial. Rien n’est moins sûr, car il débarque sur une île renfermée sur elle-même où les autochtones vivent dans une quasi-autarcie. Ainsi, une vieille dame refusera longtemps ses soins, préparant elle-même des décoctions à base de plantes qui font le bonheur de ses voisins… Car la médecine mise à part, les relations humaines jouent un rôle prépondérant dans cette série. Les peurs, les rancoeurs et les amitiés se tissent, se renforcent ou disparaissent au gré des agissements du jeune médecin. Fonctionnant comme un feuilleton classique (avec sa page de présentation ou de résumé, et son fameux temps fort inamovible, dans chaque chapitre), Dr Kotô n’a pas pour ambition de révolutionner le genre, mais d’obéir à toutes ses règles. Mission réussie pour ce premier tome, captivant à défaut d’être foncièrement original.
Si la Shogakukan édite aussi les œuvres de Naoki Urasawa (Monster, 20th Century Boys, Pluto…), ce n’est probablement pas un hasard. Le dessin de Dr Kotô s’en révèle parfois très proche, notamment dans la représentation des personnages secondaires et dans l’encrage soigné mais rapide. Les auteurs entraînent le lecteur dans un univers palpable, crédible et réaliste, peuplé de protagonistes du cru, et dans un environnement à la représentation soignée. Formellement, rien à redire, donc.
La collection Big Kana tient peut-être le digne descendant de Monster, son plus grand best-seller. S’il n’a pas la virtuosité du thriller de Urasawa, ce nouveau titre est probablement plus abordable, et son aspect feuilletonesque apporte un supplément d’âme à un personnage qui ne demande qu’à dévoiler ses secrets…
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