A
Urakan, la Cité des vents, l’ordre établi est déstabilisé par le sacrilège de Galathéa qui s’est enfuie avec le grand aigle blanc Acis après avoir refusé d’épouser Aral. Traquée par des femmes en colère, par Alcirion le premier conseiller qui voit le pouvoir lui échapper, par les nobles et prêtres, la princesse trouve aide et refuge auprès de la grande conteuse Katari Be. Celle-ci l’enjoint de suivre sa destinée, tandis qu’au palais, Aral compte bien mener sa vengeance et s’emparer du trône.
Avec Galathéa, Jean-Blaise Djian propose une quête initiatique dans un univers machiste où la femme et l’étranger sont relégués à un rang subalterne. Au milieu des nuages entourant sa cité, l’héroïne a le double handicap d’être fille et née d’une reine venue d’ailleurs. Pourtant, à la recherche de son passé et désireuse de se construire un avenir différent de ce qui lui est promis, elle va à l’encontre de traditions séculaires. Le ton de ce récit fantastique est donc féministe sans pour autant sombrer dans les clichés militantistes.
Dans ce deuxième tome, l’histoire prend son essor et sort du carcan trop descriptif du précédent qui plantait le décor. La passivité cède la place à l’action. De même, les protagonistes s’étoffent, gagnent en profondeur et se dévoilent, ainsi Aral qui, jusqu’alors, ne semblait être qu’un pion dans le jeu de son père Alcirion. Ce progrès se retrouve également dans le dessin de Stéphanie Hans, parfois trop approximatif dans le Maître des volières. Tout en douceur et en élégance, son trait s’est affiné, en particulier au niveau des contours. On se plaît à suivre des volutes de chevelures et de vêtements agités par le vent. Enfin, les couleurs, à dominante bleue et grise, parsemées de rouge, rendent bien l’atmosphère aérienne et féérique de l’ensemble.
Le jour du cyclope est un bon album qui mérite qu’on s’y attarde un peu. Suite et fin dans le prochain tome.
Ce deuxième album précise le premier et malheureusement laisse sur sa faim compte tenu de l'arrêt de cette série. Cette trilogie n'aura hélas pas de fin. Dommage, l'histoire, le trait et les couleurs méritaient une continuité....