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n 1889, quelques années après avoir connu la consécration avec L'île au trésor, puis l'étrange cas du Docteur Jekyll and Mr Hyde, Robert Louis Stevenson publie Le maître de Ballantrae. Moins connu que les deux monuments de la littérature anglaise qui l’ont précédé, cet ouvrage n’en est pas moins considéré par les experts comme le chef-d’œuvre de l’auteur. Situé entre le roman d’aventures et le drame psychologique, le maître de Ballantrae a par ailleurs la réputation d’être inadaptable : c’est dire à quel genre de défi s’est attaqué Hyppolite, et quand on voit le résultat, à quel point l’initiative est couronnée de succès.
Déroutant dans un premier temps – on n’a guère l’habitude de voir l’aquarelle comme technique d’illustration des BD d’aventure – le style graphique adopté par Hyppolite s’impose rapidement comme le support idéal au regard du contenu du livre. Par son côté semi-réaliste et onirique, le dessin colle parfaitement à l’univers créé par Stevenson. La couleur joue un rôle important : passant facilement des tons automnaux ocres, aux ambiances bleutées nocturnes (magnifiques), parsemé ça et là de touches éclatantes (notamment dans les scènes de piraterie), l’ensemble offre une composition lumineuse et parfois fantasque qui épouse la personnalité du héros. L’écrivain Michel le Bris, qui réalise une préface passionnante surtout destinée aux fans du romancier anglais, compare volontiers Hyppolite aux illustrateurs comme Howard Pyle qui ont offert une mise en images aux textes de Stevenson. Sans forcément pouvoir mesurer la portée d’une telle comparaison, on ne peut que constater l’osmose que Hyppolite réalise entre un dessin superbe et une histoire passionnante.
Qu’il connaisse déjà le roman, où qu’il découvre ces aventures sous cette forme, le lecteur ne sera pas lésé. L’adaptation est d’une fidélité exemplaire, jusque dans des dialogues restitués mot pour mot (à la traduction près bien sûr). Mais l’auteur a su dynamiser le rythme là où c’était nécessaire et s’attarder sur d’autres passages, très visuels, sans pour autant saturer les planches de texte : l’esprit est maintenu et en ayant en tête le roman, on comprend mieux l’engouement de Michel Le Bris. Hippolyte a choisi de découper l’ensemble en deux tomes, et achève le premier sur un superbe coup de théâtre qui amène l’histoire dans une dimension plus mystérieuse. De quoi achever de convaincre, si c’était nécessaire, de réserver une place pour la seconde partie de cette BD magnifique, différente, indispensable pour les amateurs de grande aventure au sens classique du terme.
de superbes dessins,aquarelles ??
au service d'une histoire de stevenson (l'ile au tresor,etc)
l'objet est magnifique,belle couv,beau papier
graphiquement c'est superbe
inspiré de stevenson le récit est captivant
j'attends le tome deux avec impatience