Les Hauts de Hurlevent est un livre éblouissant, un monument de la littérature anglaise du XIXème siècle. On ne comprend toujours pas comment une jeune fille vivant recluse au fin fond de la province anglaise a pu écrire un tel chef d’œuvre d’étrangeté et de passion amoureuse. Sous une forme originale, Hurlevent propose un début d’explication à ce mystère. En 1842, Charlotte et Emily Brönte viennent à Bruxelles pour y parfaire leur éducation. Emily (future auteur du fameux roman) devient l’accompagnatrice de Katherine, jeune femme aveugle et sœur du peintre Oskar Murmaul’t. Peu à peu, des sentiments troubles s’installent au sein du trio…
Singulier pari que de s’attaquer à un tel ouvrage. La BD n’est pas à proprement parler une adaptation, mais le scénario tente astucieusement de reproduire ce qui fait la force du livre, son ambiance malsaine et empreinte de mystère. Exclusivement basé sur les relations ambigües entre les protagonistes, l’album partage avec l’œuvre initiale une certaine lenteur, une sorte de non-dit permanent qui pèse de plus en plus au fil des pages : assurément ce style s’adresse avant tout aux amateurs du livre. Mais après un bon démarrage, l’histoire finit par passer au second plan, derrière un graphisme déroutant qui finit par anéantir tout le travail de mise en place de cette atmosphère.
Difficle tout d’abord de ne pas être impressionné par les premières planches : tons sombres, décors soignés, clair-obscurs superbement rendus par une infographie visiblement maîtrisée. Même si les traits des personnages peuvent déjà rebuter, l’ambiance ainsi créée est convaincante. Puis, sans crier gare, le style change : les visages semblent provenir de photographies numérisées, et sont comme collés par dessus un décor qui reste dessiné. Cette espèce de roman-photo, totalement raté dans les pages 11 à 15, contraste tant avec le début que le lecteur forcément désarçonné, s’échappe irrémédiablement de l’histoire.
Dès lors, malgré de bons moments alternant avec d’autres passages visuellement grotesques, impossible de rester impliqué dans une narration aussi lente. Le projet ambitieux des auteurs finit de fait par échouer, rappelant au passage, pour des motifs pourtant différents, la consternante adaptation cinématographique de l’œuvre avec Ralph Fiennes et Juliette Binoche dans les rôles d’Heathcliff et Cathy. Dommage.
je l'ai lu hier, et meme relu pour être sur, c'est réellement un bel ouvrage d'ambiance, réalisation trés soignée, dessin envoutant d'étrangeté, scénario diaphane, a recomander de toute urgence aux amateurs du genre. et seulement dirais-je. sans affinité avec ce style je me suis trouvé décu et perplexe.
c'est pas pour moi, quoi!!!
mais je reconnais le talent des auteurs.
a bon entendeur.
Lu ce W.E. C'est une BD d'atmosphère. Je me suis laissé porter par ce graphisme si particulier. Le scénario, quel scénario ? aurais-je envie de dire, non qu'il n'y en ait pas, mais plutôt la sensation qu'il ne soit là que prétexte à permettre à l'ambiance de pénétrer le lecteur.
Pour ma part, j'ai apprécié, mais je peux comprendre ceux qui n'entrent pas dans ce "trip".
Concernant le dessin si particulier évoqué par d'autres, je ne sais qu'en penser. Personnellement j'ai accroché. Justement, ces erreurs (en sont-elles) de proportions, cette sensation que les personnages flottent dans les cases, ces regards qui se perdent et cette apparente attitude statique des personnages ajoutent à mon sens à l'étrangeté. J'avais ressenti des choses similaires à la lecture de "Freaks agency" de F. Baranger.