Tupac 1. Julia

A ncien membre du Sentier Lumineux hanté par son passé, Jorge, est devenu clochard à Lima. Une nuit, il sauve une orpheline pourchassée par des tueurs de la mafia. Il la recueille dans un bidonville et l'élève comme sa fille après l'avoir rebaptisée Tupac. Cinq ans ont passé et à l'aube de son seizième anniversaire, Julia est prise de violents maux de tête et souffre de terribles cauchemars. Après plusieurs mois de calvaire, elle réveille Jorge en pleine nuit par un hurlement. Il la découvre livide dans son lit. Elle lui annonce qu'elle s'appelle Victor Perez, mort voici seize ans.

Cuervos aborde le sujet de la drogue en Colombie, Tupac chasse sur un terrain identique en évoquant la guérilla péruvienne. Un point commun les rapproche : la mafia comme lien entre drogue et pouvoir dans certaines pays d'Amérique du Sud. A la différence près que dans le cas de la série de Hervé et Philan, le lieu ne semble pas être d'une importance primordiale, plutôt un moyen pour le scénariste de parler d'un pays sous le charme duquel il est tombé. Il est peut être trop tôt pour l'affirmer au vu de ce premier tome mais le décor n'apporte pas un grand plus à la base classique "mystère, courses-poursuites et fusillades". Reste une histoire d'amitié et de sauvetage réciproque. D'une part un repenti souhaitant sortir du caniveau dans lequel il a échoué et de l'autre une orpheline qui recèle une part d'ombre. Ce côté obscur, découvert en fin d'album, est sans nul doute ce qui devrait pimenter Tupac. En attendant c'est une introduction longuette. Pas de réelle émotion transmise par un dessin classique et un peu froid, pas plus de caractère transcendant pour des personnages stéréotypés à l'âme assez fade.

Noyée dans la masse du moment, cette série devra faire preuve de plus d'audace dans son développement pour laisser une trace dans la mémoire du lecteur très sollicité.