L
’adaptation de vingt lettres, autant de Paroles de poilus qui parlent du front et de leur condition. Après avoir fait l’objet d’un livre et d’une chronique radio sur France Inter à l’occasion de la commémoration du 80ème anniversaire de l’Armistice, voici l’occasion pour une vingtaine d’auteurs de bande dessinée, issus de l’écurie Soleil ou non, de proposer une nouvelle lecture de ces témoignages.
Les grandes idées, les nobles causes, la volonté de perpétuer le devoir de mémoire font-ils forcément de remarquables albums ? Bien sûr que non, pas plus que les réunions d’artistes du disque garantissent les chansons mémorables. Là, on aurait pu dire que ces lettres étaient disponibles depuis un moment et que face à l’accueil qu’on leur avait justement réservé à l’époque, il fallait ne pas s’intéresser au sujet, à l’Histoire et même à ses pères pour ne pas avoir eu envie de les découvrir plus tôt. Se poser ces questions est-il condamner l’initiative de Soleil ?
Pas du tout et il serait d’ailleurs dommage de se priver de ces tranches de vie en images, qu’on les lise pour la première fois ou pas, et d’apercevoir l’approche des auteurs invités à les illustrer (on fera l’économie de la liste qui ressemblerait trop à la lecture d’une stèle…). Sans parler d'un public nouveau plus ouvert à ce type de présentation. Le soin apporté à cette édition qui propose le texte de la lettre suivi la « vision » de l’auteur contribue largement à la réussite de l’ensemble. L’autre point fort c’est indiscutablement le traitement tout à fait personnel qui est offert par chacun de ces interprètes. Si certaines signatures apparaissent spontanément comme des évidences pour traiter d’un thème déjà abordé de leur carrière, la découverte de certains noms au générique surprend mais au final, aucune erreur de casting à signaler, bien au contraire. La force et la bêtise des préjugés…
Paroles de poilus en bande dessinée, c’est une opportunité plutôt que de l’opportunisme. Une opportunité à offrir et à s’offrir. Même si inviter la guerre à entrer chez soi…
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Paroles de poilus était d'abord et surtout un ouvrage de Jean-Pierre Guéno et de Yves Laplume vendu à plus de 1.5 millions d'exemplaires. Un succès tel qu'il fait partie aujourd'hui des programmes scolaires. On y apprend des faits nouveaux qui étaient jusqu'ici cachés, grâce à ces témoignages du passé.
L'univers de la bande dessinée permettant de toucher des publics plus larges, le chef d'oeuvre y fut adapté dans ce format en sollicitant une vingtaine de dessinateurs en leur donnant carte blanche. Chaque auteur a choisi l'une des vingt plus belles lettres de paroles de poilus pour donner un sens à ces mots écrits dans la boue des tranchées de la Première Guerre Mondiale.
Les auteurs ne sont pas des moindres : Bajram, Guarnido, Herenguel, Gimenez, Lepage... La plupart sont de l'écurie Soleil qui a produit cette adaptation. Ce n'est pourtant pas le genre de la maison. On pourrait aller vite en besogne pour les accuser d'opportunisme. Au vu du résultat et même sur le procédé, je ne suis pas d'accord avec ce point de vue.
J'éprouve aujourd'hui beaucoup de compassion pour ces hommes qui étaient des millions de mobilisés qu'on envoyait à la mort. Parallèlement, j'ai beaucoup de haine pour ces états-majors incompétents qui n'hésitaient pas à se servir de la propagande pour masquer la cruelle vérité. On doit avoir un devoir de mémoire pour ne jamais permettre à certains gouvernants avisés de précipiter les plus grandes démocraties du monde dans des guerres monstrueuses.
Certaines lettres m'ont fait pleurer tant cette guerre était effroyable de bêtise humaine. D'autres nous poussent à mener une véritable réflexion. Il y a un véritable effort sur le dessin qui colle à cette triste réalité. Je préviens d'avance qu'on a du mal à digérer une telle oeuvre... trop d'émotion. J'ai été captivé, ému et troublé par ces lettres. Je recommande cette lecture.
Pour apprendre, pour ne pas oublier...Que dire de plus devant l'absurde, le
déchirement, l'éloignement, la mort?
Un article de référence qui ne se lit pas d'une seule traite. Il faut prendre le
temps de digérer chaque lettre, comme une ôde à la vie. Certains dessins sont
absolument magnifiques, dont celui de la couverture. Un beau mélange littéraire-
dessin.
Une très belle et très émouvante bande dessinée qui sait être à la fois intelligente et intéressante . Un collectif de dessinateurs illustrent admirablement vingt lettres écrites par des Poilus durant la Première guerre mondiale. Certaines sont tristes, d'autres drôles et certaines effroyables mais toutes nous poussent à nous interroger sur la bêtise de la guerre.
Trés bonne idée de départ, l'adaptation de lettres de soldats en BD. Le résultat est plutot pas mal. On peut apprécier les changements de dessinateurs, et les explications historiques sur le contexte. Au final c'est joli pour les yeux, et ca permet d'apprendre deux trois trucs, et surtout de se rapeller de cette période.