Elle a glissé, elle portait une caisse remplie d’objets, il faisait sombre. Il fait toujours sombre dans cet escalier. Il aurait fallu installer une lampe. Cela faisait des mois que je me le répétais.
Depuis la mort de sa femme, Simon semble devenir fou… Non seulement il ne peut s’empêcher de se sentir coupable, mais il est poursuivi par son image… Serait-elle revenue d’entre les morts ? S’agit-il d’une autre personne ? S’acharne-t-on à lui faire perdre la raison ? Et qui est vraiment cet énigmatique Casper Delorme ? Où veut-il en venir avec les vieilles légendes qu’il ressasse jour et nuit ? Et que sait réellement cette mystérieuse photographe qui a pris un cliché de la morte après la date fatidique ?
Vous l’aurez compris, c’est avant tout le mystère qui règne sur le scénario de Delperdange. Il multiplie sciemment les personnages et les intrigues pour permettre au lecteur de se perdre, pour l’empêcher de découvrir trop tôt qui tire les ficelles de cette sombre machination. Et si le dénouement peut apparaître quelque peu abrupt, le cheminement qui nous y conduit n’en reste pas moins une réussite totale. L’atmosphère qui se dégage de ce récit lent et oppressant, dans lequel le héros n’est jamais en position de force, s’inscrit bien dans la tradition des prestigieux Romans en noir et blanc de Casterman.
Le trait de Taymans est aussi carré qu’à l’accoutumée mais il se révèle plus agréable sans mise en couleurs. Il parvient en effet à conférer au récit un climat particulièrement sombre qui, bien vite, nous fait perdre pied et entretient le suspens de superbe façon. On regrettera simplement une trop grande ressemblance physique entre l'héroïne et une certaine Caroline Baldwin...
Bref, nous avons ici un polar qui reste somme toute assez classique mais qui ravira les fans du genre, notamment par l’ambiance qui s’en dégage.
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