L
ouis est un tueur à gage. Il n’en est pas à son premier contrat, il a assassiné bon nombre d’hommes contre de l’argent, mais aujourd’hui il est à l’agonie. S’échappant de l’hôpital où il est soigné pour cette maladie qui lui ronge le corps de l’intérieur, il part pour son dernier contrat, celui qui lui permettra de régler ses comptes, de s’acquitter de cette dette.
Autant le dire tout de suite, l’ambiance froide et violente qui émane de cet album le rend parfois insoutenable. Et pourtant la technique si particulière de texte-off de Loustal, qui lui confère un rythme lancinant et constant, tient le lecteur en haleine à la manière d’un polar. Et le côté sordide de certaines scènes n’entachent en rien l’intérêt porté au déroulement de l’intrigue. Quel passé nauséeux peut bien cacher Louis ? Comment en est-il arrivé là ? Toutes les scènes de cet album tournent autour du personnage du tueur et malgré la tournure crapuleuse que prend la moindre de ses actions, force est de constater que son destin passionne.
Le sang des voyous apparaît comme le chef-d’œuvre abouti du couple Loustal-Paringaux. Leur collaboration dont les débuts officiels remontent à la fin des années 70, n’aura jamais été aussi évidente, au point que l’album semble être produit par un seul homme. A déconseiller aux âmes sensibles, mais à lire sans ménagement par ceux qui ont apprécié des ouvrages tels que A history of violence.
Peu de surprises avec ce nième album du tandem Loustal / Paringaux : le dessin stylisé de Loustal est toujours magnifiquement efficace, en particulier grâce au traitement sublime des couleurs, tandis que Paringaux anime "la voix off" de ce récit "manchettien" de ses mots un peu précieux mais indéniablement musicaux. D'où vient alors cette légère déception qui nous saisit lorsqu'on referme "le Sang des Voyous" ? Peut-être de la noirceur extrême, un peu caricaturale, d'une histoire certes magistralement classique (on sait que la relecture post-moderne des grands thèmes classiques est le fond de commerce de Paringaux et Loustal..) mais un tantinet chargée en violence et en notations sordides. Mais aussi de cette absence notable de pauses, de respiration, d'effet de suspension qui sont ce que les autres oeuvres du tandem ont toujours eu de mieux. En poussant un peu trop loin le curseur vers la noirceur absolue, "le Sang des Voyous" frôle la caricature et perd de la profondeur, de l'humanité : il lui manque une âme, soit une chose qu'on n'aurait jamais pensé écrire à propos d'un livre de Loustal et Paringaux.
Y a pas à dire, elle en jette sévère cette BD!
On y suit le périple sanguinaire d'un tueur à gages malade en phase terminale, bien décider à régler ses comptes avant de mourir.
Faut s'accrocher car c'est noir, violent, dur et sans concessions. Tout y est triste mais j'ai apprécié la lecture.
A savoir aussi, qu'il n'y a pratiquement aucun dialogue, la voix off étant omniprésente mais impossible de lâcher avant la fin.
Les dessins ne sont pas ce que je préfère mais ça passe bien pour ce style d'écriture.
Niveau ambiance, on est très proche de Melville, Verneuil, Scorsese,...
A lire pour les amateurs de polar glacial!
Polar plutôt violent, "Le Sang des Voyous" est donc la dernière collaboration en date entre Jacques de Loustal et Philippe Paringaux. Loustal que j'ai rencontré lors de l'édition 2006 du Festival de Solliès-Ville m'avait confié que "Le Sang des Voyous" était sa bande dessinée la plus noire. Et bien, je confirme. Sans vouloir plagier l'un de nos chanteurs bien connus : "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir...".
L'histoire scénarisée par Philippe Paringaux nous raconte la dérive sanglante d’un tueur à gage moribond à la recherche de sa fille perdue de vue nombre d'années auparavant. Au cours de son périple, il n'hésitera pas à solder quelques ardoises laissées en suspend. La narration de ce thriller est assez particulière. Les dialogues sont réduits au minimum tandis que des encadrés de textes viennent plonger le lecteur dans l'esprit et les sensations du personnage central. L'atmosphère glauque distillée tout au long des planches de l'album s'en trouve ainsi renforcée.
Coté dessins, je ne suis pas de prime abord un grand fan de ce style graphique, aussi il m'a fallu un moment avant de m'y faire. Loustal a choisi d'illustrer le récit par un trait plutôt dur et froid à l'image de son "héros". Les décors sont très épurés, parfois sommaires, même si certains plans de paysages m'ont réellement emballé, notamment grâce à une mise en couleur des plus réussies.
Une bande dessinée qui vous captivera jusqu’à son terme.
audiard, verneuil, simenon, grangier ..... une histoire et un dessin du tonerre
Un polar correct, servi par un scénario relativement bien construit (le manque de dialogues est à déplorer car on se lasse vite de la "voix-off" qui rythme cet opus). Le graphisme de Loustal (je ne suis pas fan) n'est pas très adapté à la noirceur du récit. Ledit graphisme manque peut-être de caractère et de profondeur. C'est dommage, car il gâche ce one-shot, qui aurait pû être somptueux.