A
u village des monstres, le trophée d'effroi est le moment le plus important de la vie des jeunes : celui qui le gagne devient chef de village ! Pour ce faire, il faut effrayer le plus grand nombre possible d'enfants, facile pour des monstres ! Mais Dido, lui, n'a aucune chance : pas de dents, pas de tentacules, pas même un tout petit pustule ! Or ce trophée, c'est sa seule chance d'être accepté par les autres, et surtout d'avoir la permission de la "belle" Marla. Avec l'aide de son grand-père et un petit coup de pouce du destin, le petit bonhomme va se rendre compte que, finalement, il n'est pas si nul que ça.
Dido s'adresse d'abord à un jeune public, et cependant est lisible par tout un chacun. Ou alors c'est l'inverse. Le scénario simple sans être simpliste crée une histoire qui, sans être d'une originalité extraordinaire, reste sympathique. Le personnage de Dido, très attachant, reste un parfait petit garçon, un peu différent des autres, avec ses doutes, ses hésitations. Le scénario revient de manière fine et intelligente sur le thème de la différence, et sur la méchanceté caractéristique des enfants par rapport à ceux qui ne sont pas comme eux.
La couverture rappelle celle de Bone. Evacuons ce lieu commun de suite, non, Dido n'est pas une copie du succès de Jeff Smith. Ce sont juste deux bonshommes blancs et ronds. La ressemblance s'arrête là. Fahar a mis l'accent sur les monstres, les créant colorés, pleins de bosses et de creux, minimisant les décors au maximum pour focaliser l'attention sur les personnages. Ils sont simples, presque enfantins, mais pourtant il y a dans ces planches une énergie certaine, une construction nerveuse qui laissent augurer de bonnes choses pour ce jeune auteur.
Un album à découvrir pour les grands et les moins grands, et même pour ceux qui ont des tentacules sur la tête.
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