L
es forces de Callystès ont finalement perdu la gigantesque guerre cosmique qui les opposait à l’Alliance Terrienne. Kaïno, l’un des supposés cinq enfants de la prophétie, a succombé à l’épreuve que lui a imposé la Guerrière Suprême des Amazones. À bord de l’Appaloosa, Dragan Preko, le Chevalier Sorcier, Taman Kha, le Dakoïd Rouge et les autres souhaitent tous ramener, dans leur secteur de l’univers, les trois enfants sacrés. Pris en chasse par des vaisseaux Amazones, ils s’écrasent sur Zimus, la planète où a grandi Dragan. Mais les Amazones, les forces terriennes, les Dakoïds et ce qui restent de la flotte de Callystès les suivent de près : l’affrontement général est proche.
Depuis un certain temps, la franchise Kookaburra subissait assez fréquemment les foudres de nombreux lecteurs et forumeurs. Beaucoup lui reprochaient, entre autres, le manque d’enthousiasme des scénaristes dans la conclusion de la série Kookaburra ainsi que le caractère purement mercantile des Kookaburra Universe. En effet, le manque d’originalité de Système Ragnarok ainsi que le manque de cohérence entre les différentes séries faisaient craindre que cet univers ne se transforme en un embrouillamini incompréhensible. Ne sachant plus très bien comment terminer son histoire, Crisse et Mitric se contenteraient donc d’exploiter au maximum sa franchise.
Si ses critiques pouvaient apparaître comme fondées, il est manifeste, à la lumière de cet album, que les scénaristes n’ont jamais perdu le fil conducteur de leur série. Ainsi, non seulement Retour à Terradoes contient enfin les explications tant attendues sur la prophétie des cinq enfants mages mais il se profile également comme un album charnière entre toutes les séries issues de la franchise Kookaburra. Contenant de nombreuses mais intelligentes références aux numéros de Kookaburra Universe et introduisant le début apocalyptique du second cycle (K), ce cinquième et dernier album de la série mère réussit à transformer l’univers de Crisse en un tout cohérent et plus ou moins compréhensible. Plus ou moins, car, en effet, on regrettera que les explications "finales" soient incomplètes et, sans doute, postposées au second cycle.
Outre cet effort de cohérence, on appréciera également l’ambiance nerveuse de cette intrigue de conclusion. Le dénouement est proche et cette sensation se répercute sur les protagonistes. Les compromis implicites entre les acteurs s’effondrent et tous se lancent dans une bataille désespérée, qu’ils pressentent comme finale, afin de contrôler les enfants mages. Crisse et Mitric retranscrivent parfaitement ce souffle épique propre aux fins de quête.
Alors que les performances graphiques de Mitric sur le quatrième album en avaient déçu plus d’un, le dessinateur se rattrape de manière exemplaire. Son trait est tout simplement étonnant par son souci du détail ainsi que par sa netteté. Preuve s’il en était, ce magnifique quadriptyque en guise de conclusion.
Crisse et Mitric répondent donc à leurs détracteurs de manière éclatante. Même si les critiques concernant leurs délais de parution et l’exploitation exagérée de leur univers restent de mise, il n’en reste pas moins que Retour à Terradoes respecte à la perfection le cahier des charges et repond, en grande partie, aux attentes des lecteurs. Et compte tenu des craintes que l’on avait vis-à-vis de la conclusion de la série, c’est un véritable soulagement.
Voici (enfin!) le tome final de la série-mère Kookaburra. Les fans comme moi apprécieront bien sûr l'univers et ses personnages, dont certains sont intelligemment empruntés à la série "Universe" , notamment notre sniper favori et son humour macho.
Il n'était pas facile de faire une fin à un tel cycle et mon impression est en demi-teinte : C'est un cataclysme cosmique "qui déchire" avec des cases en grand écran, l'héroique baston finale etc... mais finalement on ne comprend pas vraiment ce qui se passe et on se dit : tout ça pour ça?
Moui bon, la fin est loin d'être géniale, il n'y a plus ce petit côté humoristique qui était présent dans les 3 premiers tomes. Le scénario est assez convenu jusqu'aux dix dernières pages où Crisse nous offre un rebondissement énorme.
La mort de Skullface pourtant un des piliers de la série est traitée avec un désintérêt impressionnant et une fois la page tournée on en oublie presque ce mini-rebondissement.
La dernière page est malgré tout somptueuse bien que la fin soit un peu confuse scénaristiquement parlant.
Côté positif, Crisse a enfin terminé une série, même s'il a prévu un second cycle, ce qui lui arrive tellement peu souvent que ça relève de l'exploit.
Si tout va bien, la fin d'Atalante sera pour dans cinq ans et les 5 nouvelles séries qu'il a lancées cette année devraient connaître leur épilogue dans les vingt ans, ce qui nous laisse de nombreuses perspectives ultra-positives. Bravo l'artiste.