L
a guerre contre les « jaunes » est déclarée, la mobilisation est générale. Arthémus, artiste en herbe, doit ainsi laisser sa jeune compagne sur le quai et embarquer en tant que matelot alors qu’il n’a pas le pied marin, loin s’en faut. Très vite, l’eau et la solitude lui pèsent et le délire commence à se faire sentir.
BD de près de 150 pages en format poche, Tous les matelots n’aiment pas l’eau est d’abord intrigant par sa forme peu commune mais risque toutefois de passer inaperçu dans bien des étals. C’est un petit livre au graphisme engageant, avec un trait net, précis et plein d’énergie, dans un style caricatural. L’histoire est ensuite parfaitement en accord, offrant une aventure sur un ton léger et amusant, tout ce qu’il faut pour passer un moment de lecture des plus agréables. Mais tout se focalise ensuite très vite sur les délires d’Arthémus. Au départ, leurs apparitions sont fort judicieuses pour dépeindre le malaise qui s’empare du marin, mais cela devient rapidement lassant lorsque le récit n’apparaît plus comme une suite de divagations sans queues ni tête. Le semblant d’intrigue est totalement délaissé, pouvant laisser le lecteur quelques peu sur sa faim, frustré de ne pas connaître l’aboutissement du voyage.
Lorenzo et Fabrice Colin signent ici leur premier ouvrage. Il en ressort des qualités évidentes, mais le changement radical dans la direction que prend l’histoire risque malheureusement de déstabiliser plus d’un lecteur.
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