L
es morts sont de retour. Mais comment seront-ils acceptés par les vivants?
Dans cet album particulièrement atypique, Ibn Al Rabin dresse un portrait accablant de l’homme et de sa relation avec tout ce qui lui est étranger. Mais il ne le fait pas de manière ennuyeuse et n’a jamais recours au reproche : il se contente de démontrer l’évidence de ce mal qui nous ronge. S’appuyant sur des zombies particulièrement humains et touchants, il parvient à faire passer son message avec un détachement et un humour qui se passent de tout commentaire. Une prouesse d’autant plus impressionnante que son dessin se résume à quelques silhouettes jetées semble-t-il négligemment sur des pages nageant elles-même dans la plus joyeuse confusion. Mais tout cela n’est qu’apparence car tout est en fait conçu pour permettre une lecture des plus fluides. La particularité de la mise en page et du graphisme est vite oubliée tant la narration est maîtrisée et le récit captivant.
Il faut bien l’avouer, cet album a tout pour passer inaperçu : petit format pour un nombre conséquent de pages, une couverture pas très engageante, une distribution dérisoire,… Combien seront passés à côté sans même le voir ? Combien se seront empressés de le reposer après l’avoir rapidement feuilleté ?…
Certes, l’objet peut sembler difficile d’accès. Cependant, s’il est vrai que vous devrez mettre de côté vos habitudes de lectures pour vous y plonger, vous en serez largement récompensés par la découverte d’un véritable travail d’orfèvre. L’auteur joue avec les codes de la bande dessinée pour se forger une identité propre et, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, son œuvre se distingue par sa facilité de lecture.
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