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n neuvième Trolls de Troy vient de paraître. D’accord, mais pourquoi faire ? A moins d’être le cousin de l’auteur ou le président de son fan-club, donc pas très objectif, que peut-on encore attendre d’une énième aventure d’un des mondes de Troy (ou de son clone Ythaq) ?
A la différence de certains qui exploitent un même filon à l’infini, lentement et sûrement, Arleston ne laisse même pas souffler ses lecteurs : incapables de se souvenir d’une histoire lue la veille, ils sont replongés dans le même bain de calembours tous les six mois, à chaque nouvelle publication. Et mélangent de fait joyeusement toutes les séries et les personnages. De ce point de vue, même si on apprécie le style, Trolls n'est pas la plus indispensable. Regroupées en histoires complètes indépendantes depuis le tome 5, à la limite du recueil de gags sans cesse répétés, et surtout après deux volumes plutôt insipides, les aventures de Teträm et sa famille ne soulèvent plus forcément l’enthousiasme. Et comme par enchantement, c'est précisément quand arrive la tentation de faire l'impasse que ces diables d'auteurs abattent un atout maître !
Expert en la matière, Arleston a déjà fait le coup plusieurs fois : ici ce n’est pas une révélation extraordinaire qui relance l’affaire, mais une bonne vieille quête, plus drôle, plus simple (ouf !) avec un peu de suspense et beaucoup de bagarres qui va capturer le lecteur le temps de 56 planches, et même le garder concerné pour la suite. Rien de révolutionnaire, certes, mais depuis Astérix, on savait qu’il n’était pas forcément nécessaire de changer la recette à chaque fois ni même les ingrédients pour régaler les convives.
Simplement, même les mets les plus fins finissent par lasser à force d'être toujours resservis. Souvent brillant (comme les dessinateurs avec lesquels il collabore), mais aussi parfois exaspérant, Arleston ne se laisse sans doute pas assez désirer. Un peu moins de Troy, voilà sans doute ce qui pourrait arriver de mieux à Troy…
On arrête pas une équipe qui gagne. La série est égale à elle-même, se laisse toujours lire avec amusement même s'il n'y a rien de révolutionnaire malgré un déplacement exotique qui permet d'enrichir le bestiaire. Ce qu'il y a d'amusant dans cette série, c'est qu'elle plaie aux enfants mais qu'elle comprend des calembours réservés aux adultes.
Mais les auteurs auront-ils le courage de trouver une fin avant épuisement ?
Bien mieux que le précédent, cette histoire, ou plutôt la première partie (puisque c'est le tome 1 d'un série de 2 tomes), est plus attrayante et plus construite que le tome 8.
Bien que le concept s'essoufle un peu, on apprécie toujours le coup de patte de mourier.
à lire