C
ité des Anges le jour, Los Angeles se transforme la nuit en cité du désordre et de la peur. Les gangs tels les guerriers Tikis ou les Loups-garous prennent le pouvoir. Cinq hommes, Cinq héros, avancent masqués avec pour seul objectif de faire régner l'ordre et la justice même s'ils doivent mener leur premier combat contre les railleries des habitants de leur quartier. Ils ont pour noms Red Demon, Dr Pantera, Diablo Loco, King Karateca et El Gladiator. Ils sont les Luchadores five !
Comment ne par aborder la forme de cet OVNI avant de traiter le fond ? Après la collection 32 de Futuropolis, les Humano se mettent au format souple à petit prix (7,90 €) et à parution rapprochée. Plus qu'un album, Lucha Libre (nom du catch mexicain qui se pratique masqué) se présente comme un périodique de 48 pages. En plus de l'histoire principale, ce recueil est truffé de mini-récits réalisés par une pléiade d'auteurs (Tanquerelle, Gobi, Witko & Vargas) et d'articles illustrés sur le catch mexicain ou les art-toys dédiés à la série. L'édito signé Jerry Frissen (Les zombis qui ont mangé le monde), le scénariste, ou le sommaire ne laissent aucun doute sur l'intention d'être plus qu'une imitation. Et c'est gagné.
Les auteurs ont mis tout leur amour des comics et tout leur humour dans cette série. Œuvre d'un collectif passionné qui offre un voyage dans le quartier d'East LA, Lucha Libre se veut parodique des super héros et des gangs de rue, plus farfelus les uns que les autres. La représentation de la bande de français en CX présidentielle est d'ailleurs assez savoureuse. Plus que de la dérision, cet album est truffé de loufoqueries : Igor et Grichka en extraterrestres, Elvis en chef de guerriers avec masques africains et un dinosaure qui perturbe la circulation. Mais Jerry Frissen, exilé en Amérique, arrive également à ponctuer son récit d'un accent de vérité sur la vie d'un quartier qui ne croule pas sous la chance ni sous les richesses.
Coté graphisme, l'histoire principale dessinée par Bill est clairement d'inspiration manga, pour le dynamisme du trait dans les mouvements et les combats mais aussi pour la morphologie des personnages. Du coté des "suppléments" c'est plus varié puisque l'on passe de la photo au dessin de Tanquerelle ou à celui de Witko. L'ensemble garde une cohérence impeccable.
Cet Objet Visuel Non Identifiable bouscule les sacro-saints codes de la bande dessinée cartonnée. Gentille bousculade certes mais à lire assurément. La suite arrive déjà dans trois mois.
Visitez le site www.luchalibre.fr
Beaucoup de reproches : cher vu le format, très confus, pas de réel fil directeur, une sorte de mag à la fluide glacial, un peu trop "gamin", pompé sur Mutafukaz de Run sorti deux mois plus tôt?...
Mais bon c'est original et devrait trouver son public.
Hilarant, désopilant, fun... pas de prise de tête un dessin efficace et une histoire qui part dans tout les sens. Un peu cher pour moi vu le format, mais bon vivement la suite !!