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lex Poliac, ingénieur américain d’origine russe, vient de perdre sa femme dans un accident suspect alors que l’Amérique de Kennedy est en pleine guerre froide. Espion pour le compte du KGB, il fait le lien entre cette disparition et les agissements étranges d’un serial-killer. Tout converge autour d’une liste qu’il détient, mentionnant les noms d’autres agents… Se sachant surveillé, il décide de s’enfuir avec son jeune fils pour découvrir la vérité.
Une superbe Cadillac Eldorado pour le voyage dans le temps. Un panneau portant le numéro mythique de la route la plus célèbre du monde pour planter le décor. Deux ombres inquiétantes et des impacts de balles pour l’ambiance thriller. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Eric Stalner a travaillé cette couverture : tous les thèmes abordés dans l’album y sont ici réunis, à l’exception d’une référence au genre « espionnage » que cette nouvelle série revisite avec bonheur.
Si l’opposition KGB-CIA a toujours été une riche source d’inspiration pour les auteurs de fiction et de BD, l’évolution géopolitique de ces dernières années avait quand même eu pour effet de détourner l’attention vers d’autres types de récits. Black OP a pourtant remis la guerre froide au goût du jour, et La liste 66 s’engouffre dans la brèche avec toutefois une différence notable qui en fait tout l’intérêt. Alors que la plupart de ces histoires sont abordées depuis l’angle occidental triomphant (les gentil démocrates luttant contre le joug totalitaire communiste), Stalner emprunte un chemin de traverse. Evitant le parti-pris idéologique simpliste, il propose un héros dont les motivations sont ambigues, poursuivi à la fois par le FBI et le KGB, dans une Amérique elle-même écartelée entre ses idéaux et ses dérives (quel meilleur symbole que Kennedy, défenseur de valeurs progressistes élu avec la bénédiction de la mafia ?). Cette bonne idée, bien mise en place dans ce premier tome, a le mérite de renforcer une intrigue basée sur des ressorts assez classiques. L’histoire rappelle d’ailleurs quelques succès du 7e art :un monde parfait pour le road-movie « sixties »avec le garçon, le fugitif pour la poursuite et l’erreur judiciaire, les derniers jours du Condor pour l’espion détenteur d'une liste et livré à lui-même .
Efficace dans l’action, l’histoire piétine parfois un peu sur des scènes intimistes qui sonnent faux ou des dialogues insipides. Mais Stalner se rattrappe par l’image : dessinateur brillant, il fait encore une fois l’étalage de son talent dans un univers qui convient tout particulièrement à son trait réaliste. A l’aise pour les personnages, il n’hésite pas à agrandir les cases pour des décors travaillés à l’encrage minutieux, parfaitement relayé par son compère Chagnaud pour la couleur (déjà à l’œuvre à ses côtés sur le Roman de Malemort).
L’ensemble est donc homogène, réellement intéressant à défaut d’être passionnant pour le moment. Huit tomes sont annoncés, ce qui peut étonner au vu de la consistance pour le moment assez mince de l’intrigue. Gageons que Stalner s’est juste donné un peu de temps, se calant sur le rythme idéal pour parcourir la fameuse route 66. Après l’Illinois, vivement le Missouri pour en savoir un peu plus et... On the road again !
Une BD road movie sur la fameuse route 66 à l’époque de la guerre froide lorsque celle-ci a atteint son paroxysme sur l'ère Kennedy.
Le dessin et le scénario sont signés Stalner dont j’avais déjà apprécié La Croix de Cazenac pour la précision de ses traits. La relation du père protégeant son fils est un thème accrocheur. Il est un peu dommage d'attendre 8 ans (8 tomes prévus) pour la suite de cette aventure dont chaque tome portera le nom d'un des fameux Etats bordant la mythique route 66 à savoir l'Illinois, le Missouri, le Kansas, l'Oklahoma, le Texas, le Nouveau-Mexique, l'Arizona et enfin la Californie.
Une grossière erreur de scénario dans le tome 2 au niveau des dates concernant les quatre premiers meurtres du clown. Dans le premier tome, on nous avait annoncé que ces exécutions sont survenues en seulement deux semaines. Or, ce n'est visiblement pas le cas! Mais est-ce que l'auteur se relit d'un tome à l'autre? On peut se poser légitimement la question. Pour une série policière, cela ne pardonne pas...
Dans ce second volet, le contexte politique de la guerre froide est mis en retrait au profit d'un classique road movie, les bases de l'histoire étant déjà posés dans le premier tome. Ainsi notre personnage principal, ni héros, ni méchant, devient Alan Kirby afin d'échapper à la fois au FBI et au clown tueur. La chasse à l'homme peut commencer.
Le troisième volet présente une redondance de l'histoire assez pénible (et on se recapture...) mais il révèle deux faits importants pour la compréhension générale. Bref, le récit avance tout doucement. Trop à mon humble avis. La fin avec toutes ces révélations demeure toutefois intéressante mais il faudra attendre...
Dans le quatrième volet "Oklahoma / Texas", il renouvelle et relance l’intrigue qui semblait sérieusement patiner. Cependant, il y a un sérieux problème de compréhension sur ce qui s'est passé et qui était ce mystérieux père à la place de l'autre. On a l'impression que tout s'accélère au détriment d'un scénario cohérent.
La Liste 66 devait s’étaler initialement sur huit albums. Finalement, l’auteur a préféré abandonner le concept d’un album par Etat et resserrer son récit. Ce thriller d’espionnage livrera donc ses secrets dans le prochain et dernier tome intitulé Nouveau-Mexique / Arizona / Californie.
J'avoue que je suis un peu déçu de cette accélération. Celle-ci semblait inévitable car une telle intrigue ne se prêtait pas à huit albums. C'était sans doute trop ambitieux. L'auteur n'a pas tenu ses promesses quant au concept qui était intéressant. J'avoue que j'aurais quand même bien aimé avoir un album par Etat mais qui insiste sur les spécificités de chacun d'eux.
Le dernier tome qui finalement ne portera que le sous-titre « Californie » en oubliant mystérieusement au passage l’Arizona et le Nouveau-Mexique. L’histoire subit une grande accélération après avoir connu un rythme plutôt lent. Au final, on sera un peu déçu par la fin qui reste ouverte. Tous les mystères et autres implications n’ont pas été révélés. On se perd sur le fait de savoir en quoi cette liste était gênante pour la CIA et le KGB. Il y a bien un effet de surprise de taille mais il sera vite dissipé dans quelque chose qui nous apparaîtra invraisemblable.
A vrai dire, on voulait découvrir cette fameuse route 66 d’est en ouest à travers une intrigue intéressante. Le but de cette série ne sera pas atteint car elle a perdu son âme et son objectif en cours de route. A quand une vraie bd sur cette mythique route ?
Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 3.25/5 – Note Globale : 3.75/5
Pas mauvais pour un premier tome de série mais trop conventionnel.
On a du mal à croire à la fuite de ce père avec son fils sans qu'il ne lui dise rien.
On sent venir les coups de théatre et le fait qu'il s'agisse d'une affaire d'espions dormants.
Mais le rythme de l'histoire est bien menée et les dessins sont agréables.
On passe donc un bon moment de BD.
A suivre avec intérêt.
7/10.
Nous sommes au début des années 60 et Alex, celui que l'on croît être un agent soviétique dormant est obligé de fuir avec son fils. Un mystérieux tueur -le clown- qui grime ses victimes en clowns est à ses trousses.
Alex tente de remonter la filière de tous les agents dormants qui sont siutés aux abords de la mythiques route 66, celle qui part (partait en fait puisqu'elle n'existe plus !) de Chicago pour aboutir à LA.
Au tarif d'un album par état, c'est donc dans un cycle de 8 volumes que nous venons d'entrer.
Ordinaire, sans vraies surprises. J'en ai eu assez du premier album. Je ne veux pas savoir le pourquoi du comment de la suite. Un album m'a suffit! Malheureusement...
Etonnant. Agréable surprise en cette période de vacances après le tas de mauvais produits sortis récemment. Le thème reste assez classique mais on est clairement dans une adaptation BD d'un road-movie et le résultat n'est pas mal du tout. Les personnages sont vraiment bien abordés et dessinés.
VIvement la suite.
Même si le scénario a déjà été visité maintes et maintes fois (cf. La Liste, Alpha, de Jigounov), tout comme le thème de la guerre froide, qui semble être le leitmotiv des scénaristes du moment, cet opus dessiné et écrit par Stalner, est toutefois très agréable à lire. Je doit avoué que j'ai passé un moment plaisant à lire ce tome 1, même si parfois le découpage perd de son efficacité. La Liste 66 n'est surement pas une des meilleures Bd lues cette année, mais je suis tout de même loin de renier et de jeter cet album. Plus que potable, je dirais simplement qu'un inidividu qui aime le thème traité ainsi les USA, ne sera pas indifférent à la lecture dudit tome. Un seul avis donc: A lire!