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ntre deux missions, Swidzernaivkouthoélvetlaminox emmène Tessa au musée des Agents Intergalactiques à la découverte de ceux qui l'ont précédée. Depuis la création de la caste des A.I., quelques centaines d'êtres exceptionnels ont eu comme responsabilité d'empêcher par tous les moyens l'avénement du néant. 42 agents, parmi lesquels la jeune terrienne, s'en occupe encore aujourd'hui. Cette première visite guidée est l'occasion de revivre la dernière mission de Nitaar. Elle devait mettre fin à une guerre religieuse qui oppose deux nations de Centigaures depuis des millénaires. Aidée par l'alhaar Senzaï, elle tente de leur faire signer un traité de paix. Malheureusement l'opération s'avère plus compliqué que prévu et Nitaar n'a pas droit à l'erreur...
Avec Les Naufragés d'Ythaq, Tessa, Agent Intergalactique fait figure de futur blockbuster des éditions Soleil, et l'arrivée de ce spin-off après seulement trois tomes ne fait que confirmer cette augure. 42 Agents Intergalactiques permet ainsi aux auteurs de développer plus amplement leur univers, à la manière d'un Kookaburra Universe.
Pour Nitaar, Louis est seul aux manettes et force est d'avouer qu'il s'en sort plutôt bien. Ce spin-off offre la possibilité de mettre en scène des histoires plus adultes, plus sombres et tragiques que dans Tessa. Ainsi, le scénario aborde notamment le problème du culte religieux, qui, poussé à l'extrême, voile la réalite du monde et provoque des prises de risques inconscientes. L'héroïne est également plus sulfureuse, en témoignent ses allusions au sexe et ses tenues provocantes, mais aussi plus froide et dure que la jeune Tessa. Bien que l'histoire de bonne facture soit quelque peu classique, on reconnaitra à l'auteur des touches d'originalité bienvenues, à l'instar du peuple des Centigaures (Mi Homme / Mi Gorille) et de certains détails de leur mode de vie. Malgré tout cela, une légère deception accompagne la lecture. À aucun moment, on ne s'immerge réellement dans l'histoire du fait de certaines longueurs et d'un relatif manque de punch du récit. Vu le contexte et la couverture, on aurait pu s'attendre à une bataille finale plus conséquente et épique par exemple. Les premières planches en disent également peut-être un peu trop sur le déroulement de l'histoire et gâchent l'effet de surprise.
Au dessin, Louis ne cesse de progresser. Son style proche du comics s'affirme, son trait s'affine et prend de l'assurance tandis que son découpage quasi cinématographique permet d'insuffler du dynamisme au récit. Les scènes d'affrontements au corps à corps sont irréprochables sur ce point. Enfin Sébastien Lamirand réalise une fois de plus une mise en couleur de qualité. Pour le plaisir de pinailler, on note deux/trois cases souffrants d'un petit problème de perspective et des ombres quelque peu disgracieuses sur le visage du présentateur télé.
Ce premier tome des 42 Agents Intergalactiques n'est pas exempt de défauts et ne répond pas réellement aux attentes que l'on pourrait avoir vis à vis de ce genre de récit, mais l'essentiel est là : il parvient facilement à nous divertir. De plus les conséquences sur les missions de Tessa et sur l'histoire de Swidz sont un plus non négligeable. Ce spin-off débute donc d'assez belle manière, on espére cependant que la suite sera plus surprenante.
À noter que la lecture des trois tomes de Tessa, Agent Intergalactique, n'est pas indispensable mais elle est conseillée, au moins celle de Sidéral Killer.
>> Voir la Preview de 42 Agents Intergalactiques #1, Nitaar
>> Lire la chronique de Tessa, Agent Intergalactique #1, Sidéral Killer
>> Lire la chronique de Tessa, Agent Intergalactique #2, Les Dix Dalles du Labyrinthe
>> Lire la chronique de Tessa, Agent Intergalactique #3, Beau Comme Un Diyo
Alors que Tessa, Agent Intergalactique m'avait laissé de marbre, j'ai enfin abordé ce dérivé pour donner une chance. Sans doute, ma notation avait été trop sévère à l'époque. Il faut dire que depuis, j'ai beaucoup lu de série et j'arrive sans doute mieux à comparer. J'ai d'ailleurs relevé ma note.
Ces 42 agents intergalactiques remplissent correctement leur part de marché. C'est une série qui se situe dans la moyenne: ni bonne, ni mauvaise. Le style graphique est plutôt convenable avec une colorisation réussie.
A noter qu'il y a une réelle progression entre le premier et le cinquième tome beaucoup plus sombre. Le premier tome partait sur une intrigue assez légère. Que de chemin également parcouru !