L
aissé pour mort sur le bucher, Arnold Paul s’éveille en sursaut. Vivant. Il est vivant. Mais ce « nouvel » Arnold a désormais l’enveloppe charnelle de celui qui a participé à l’assassinat et au viol de sa jeune épouse. Le médecin qui a réalisé ce prodige tente de le raisonner et de contenir son désir de vengeance. Le pouvoir du sang ne semble pas avoir de secret pour l’étrange praticien qui entreprend de raconter sa propre histoire.
Les quatre vies d’Arnold Paul avait séduit en revisitant le mythe du vampire et le trait particulier d’Igor Dedic s'avérait convaincant. La suite était donc attendue. Le moins que l’on puisse dire c’est que Celui qui ne sait rien surprend. Pas d’un point de vue graphique, les qualités sont toujours là avec des plans vivants usant de plongées et contre-plongées pour donner le tempo et laisser s’exprimer un talent certain pour l’anatomie. Les couleurs sont également réussies et certains effets et contrastes de textures étonnent sans pour autant jurer, donnant parfois une impression de relief.
La véritable surprise vient du choix de se concentrer sur la personnalité et le parcours du médecin, à la fois hématologue avant l’heure, sorcier et surtout redoutable manipulateur. Des paysages serbes à la forêt amazonienne, il y a plus qu’un pas et de quoi déstabiliser le lecteur moyen. D’autant plus que la première partie de cette incursion, probablement d’importance pour la suite, n’est pas réellement palpitante. Par la suite, le passage sur l’enfance européenne du personnage et dans une moindre mesure un retour tardif aux malheurs d’Arnold sauvent la mise et évitent le découragement. Le final de cet épisode intermédiaire dans la série témoigne quant à lui d’un classicisme un peu convenu.
Les secrets du sang n’ont pas encore été révélés et seul Igor Dedic doit savoir quelle direction il va emprunter. Ce second volet qui laisse un rien dubitatif n’est sans doute qu’une brique d’un ensemble solide. Au suivant de mieux doser flashbacks, intrigue parallèle, révélations et destin immédiat de son personnage principal.
Un second tome que je trouve un peu moins bon que le 1er. On a beaucoup de flash back dont on ne voit pas encore la finalité au terme de ce tome. L'histoire se positionne de plus en plus dans le fantastique et cela devient de moins en moins crédible.