Y
ûko a 20 ans et mène une vie tranquille, entre son emploi d’assistante dans une entreprise et son petit ami Yakuta. Pour pimenter un peu son existence, elle accepte de travailler à ses côtés comme hôtesse de nuit dans un bar. Malheureusement pour elle, cette opportunité ne résoud rien. La jeune fille déchante bien vite et se retrouve dans une situation délicate, devant faire face aux infidélités chroniques du jeune homme et à ses propres doutes.
Adieu Midori est un one shot et, en refermant l’album, on se dit que c’est déjà bien suffisant. En effet, les errances amoureuses de la jeune Yûko sont vite lassantes. Bien sûr, il faut accorder à son auteur Q-Ta-Minami un certain talent pour raconter la vie de ces jeunes gens, leurs questions sur l’amour, le sexe ou la sensualité. Elle restitue parfaitement dans leur quotidien et leur intimité. Des cases aux décors très épurés et des dialogues assez rares donnent une ambiance juste et simple au style aéré. Malheureusement, il n’en ressort aucune émotion, tant il est difficile de rentrer dans ce récit. Les échanges entre les héros sont insignifiants et l’on peine à suivre ces petits jeux amoureux, ces infidélités fréquentes sans grande saveur.
Adieu Midori, ou l’errance amoureuse bien fade d’une jeune japonaise. Un récit à réserver exclusivement, on l’aura compris, aux amateurs du genre.
Un récit aigre-doux empreint de mélancolie et d'une justesse parfois douloureuse. La quête d'amour et de sens de l'héroïne renvoie la lectrice à des situations connues (qu'elle les ait elle-même vécues ou rencontrées chez des amies). En même temps, il est pourtant difficile de ne pas penser : "mais pourquoi se laisse-t-elle faire ?". Quelque part, la narration et la mise en scène de l'histoire de cette jeune femme consentant à un amour sans retour est à double tranchant : on la comprend et on aimerait la secouer comme un prunier‎.
La résignation de Yûko renforce certaines tendances intimes tout en semblant exagérée, déplacée, agaçante même. Quelque chose dans la solitude de l'héroïne est dérangeant (cf. ce qu'elle dit dans la planche de la Bel).
Le coup de crayon, clair, ne s'embarrasse guère de fioritures. Il peint les personnages dans leur quotidien et laisse sentir le décalage qui sembe exister entre le tumulte de la vie et l'existence de Yûko (pourtant chargée mais si désespérement vide).