A
ntoine Sèvres, moine inquisiteur, poursuit son chemin en traversant la Causse. Au travers d’un bois, le sol se dérobe sous ses pieds. Dans la grotte dans laquelle il choit, un corps. Celui d’une cistercienne. Nouvelle enquête.
Abyssus abyssum invocat, premier volume de la série, n’avait guère suscité d’enthousiasme avec son intrigue plate qu’un dessin agréable ne sauvait pas. Trop lisse, prévisible, convenu. Qu’à cela ne tienne, reprenons le bâton du pèlerin aux côtés de l’astucieux curaillon. Et grand bien nous en prend car ce « Aux portes de l’Enfer » mérite le détour. Il règne dans cet épisode un brin de fantaisie irrévérencieuse plutôt savoureux et riche en surprises. Qu’on en juge : le couvent local a tout de la "petite entreprise (qui) ne connaît pas la crise », le chanvre n’est pas seulement exploité pour ses qualités textiles, le curé de St Marcellin que ses ouailles ont délaissé voit probablement autant d’éléphants roses que d’angelots blondinets, le paradis semble avoir une annexe terrestre peuplée de créatures exotiques en Dordogne. Quant à la chasteté, elle ne semble plus occuper le premier rang parmi les vœux à respecter pour certains hommes et femmes d’église. Le tout présenté avec méthode et fluidité, sans volonté apparente de brocarder ou de ridiculiser les institutions ou les personnages et leurs fonctions. Pour peu que le tableau ne paraisse pas trop chargé, il est possible d'en rester là et l’issue de l’enquête n’a alors plus beaucoup d’importance.
Le dessin montre toujours des qualités pour servir ce récit aux dialogues nombreux. Pourtant, certaines associations trait-couleurs se révèlent parfois inégales, paysages champêtres et scènes de groupes présentant alors des contrastes parfois saisissants en matière de traitement des surfaces. A moins que les premiers s'inspirent de modèles originaux avec un respect scrupuleux finalement très contraignant. Difficile ne pas revenir également sur ses appendices proéminents dont sont dotés les personnages (savoureuse réplique en forme de clin d’œil évoquant la tendance de Sèvres « à mettre (son) gros nez partout ») tandis que pustules et boutons ornent allégrement tout autant les visages que les... fessiers. Mais il est vrai que nous ne sommes pas à la Cour et on a les « mouches » qu’on peut à cette époque.
Pour le critique à la dent dure tenté de railler les lugubres actions d’Antoine, l’heure du repentir a sonné avec ce tome 2 bonifié.
>>>Chronique du t1 Abyssus abyssum invocat
Bien moins bon que le tome 1.
Le personnage principal est moins crédible passant de moine inquisiteur à celui de prètre défroqué. Mais l'histoire reste très crédible et on se croierait au moyen-âge.
Les dessins ne sont ni meilleur ni pire que dans le premier tome et restent perfectibles.
6/10.
Deuxième et a priori dernière aventure d'Antoine Sèvres et c'est bien dommage.
C'est fois ci notre frère mendiant se perd dans les Causses et tombe accidentellement sur un cadavre. C'est celui d'une soeur d'un couvent voisin.
Frère Antoine, toujours aussi astucieux va mener son enquête dans le charmant village de St Marcellin et s'apercevoir que les bonnes soeurs cultivent l'herbe qui rend nigaud et dont le brave curé use et abuse (je parle de l'herbe bien sûr) ....
Très gentille enquête policière en un seul tome de surcroît et sans qu'il y ait ellipse dans la narration, preuve que Laurent Rullier, le scénariste est vraiment à son affaire.