P
lus de neige à la station. Le volage Terence s’est fait jeter comme une vieille planche non fartée par Pascaline qui porte son enfant. Ses comparses commencent à tourner en rond en cette morte saison. Cap sur Hawaï pour tenter de (re)conquérir la mère et dompter les vagues. Ou l’inverse.
Album 100% indexé sur le baromètre (l’album version plagistes sort en juin, les précédents consacrés aux pentes enneigées avaient pointé leur nez en période hivernale), ce 3ème volet de Totale maîtrise remplit parfaitement son rôle dans le genre Détente. Ce qui est loin de rimer avec qualité douteuse et manque absolu de personnalité comme il est de coutume d’avoir à la déplorer pour les séries exploitant les niches catégorielles. Abolin et Pont (auteurs de Où le regard ne porte pas chez Dargaud doit-on le rappeler) amusent et s’amusent sans pour autant racler les fonds de tiroirs où sont stockés les clichés et les vannes éculées sur les « tribus ». Le comique de répétition joue, les situations tournent bien parfois un peu en rond, les personnages donnent dans la caricature mais dans l’ensemble ça fonctionne. Pour une troisième fournée, c’est méritoire.
L’astuce du changement d’horizon apporte d’ailleurs un bol d’air, sans avoir l’air d’une grosse ficelle en forme de bouée de sauvetage. La première planche est mémorable dans le mode mélodramatique et ne manquera pas de surprendre le lecteur résolu à s’engager tête baissée sur la pente de la grosse déconnade. Ce n’est que partie remise... à la deuxième planche. Grosses têtes, grandes extrémités (ils ont des mains larges et des pieds de bonnes pointures quoi), émotions exprimées sans ambages, le quatuor s’en donne à cœur joie en découvrant les joies du surf sans assommer le lecteur de termes techniques. Et si leurs préoccupations essentielles restent localisées au niveau du caleçon de bain, c’est le soleil irradiant les planches qui donne éventuellement à rougir.
Succès assuré dans les stations alpines, conquête des côtes landaises bien engagée, d'une certaine manière Totale maîtrise a un petit air de Joe Bar Team grand public de la glisse.
Poster un avis sur cet album