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la fin du XVIè siècle, Felipe II d'Espagne est à la tête du Portugal, orphelin de son roi disparu au cours d'une bataille qui l'a conduit loin de sa terre natale. Vingt ans plus tard, l'apparition d'un homme remet en cause l'ordre établi. Certains reconnaissent en lui leur souverain et vont lui apporter leur soutien pour qu'il retrouve son trône. D'autres, satisfaits de la situation actuelle, crient à la supercherie et le destinent aux galères. Qui est l'imposteur ? Celui qui s'est emparé de la couronne par la force ou l'ermite surgi de nulle part ?
Voici le résumé du tome 1 et... du tome 2 qui met en scène un procès vite conclu. C'est dire si l'intrigue, a priori passionnante, progresse à pas comptés. Pourtant, en Espagne, au Portugal et en Italie on s'agite, on évalue et multiplie les alliances, on complote à qui mieux mieux. Les acteurs et les jeux en coulisse sont nombreux. Leur présentation simultanée ne facilite pas la tâche du lecteur qui a par ailleurs du mal à s'enflammer pour la cause de ce roi déchu. S'estimant coupable d'avoir laissé son orgueil l'entraîner dans une guerre inutile et d'avoir abandonné son peuple, il semble endosser, presque docilement, les habits de la victime expiatoire avec résignation. A moins qu'il ne soit pas celui que l'on croit bien sûr.
La mise en page et le dessin multiplient les audaces : cases protéiformes, utilisation de fonds blancs pour donner de l'emphase à l'intervention d'un personnage, flash-back à l'aquarelle. Autant d'efforts qui visent à donner du rythme à un récit qui manque de souffle. Parce qu'il ne se concentre pas suffisamment sur son personnage principal, cet album respectueux des évènements et de la réalité historique ne convainc finalement pas.
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