2053, la vie est toujours aussi peu rose sur Terre. Les catastophes naturelles, les émeutes et autres petites guerres rythment son cours. Pourtant, une poignée d'individus suffit à rassurer les habitants qu'ils vivent dans le meilleur des mondes et que tout va bien, naturellement. Seul problème, Dragoñe, le chef de l'Elite, un groupe de super-héros populaire, est porté disparu...
Notre histoire commence dans un bar. Une fille paumée, Marie, tente de se débarasser de trois gros lourdaux en les envoyant voir son présumé mac, un homme qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. L'homme en question, barbu et patibulaire, est amnésique. Marie décide alors de l'aider à retrouver la mémoire, avant de se retrouver embarqués dans une histoire qui les dépasse !
Les super-héros, voilà un thème surexploité chez nos amis outre Atlantique, et à peine effleuré en franco-belge, ou du moins, d'une manière différente à l'instar du très bon Mertownville. Difficile donc d'innover, surtout lorsque l'on s'attaque à ce sujet avec un angle de vue quasi américain, pourtant Eco n'a pas à rougir de son scénario. L'amnésique qui ressemble étrangement à Dragoñe, au point de prendre sa place, est un point de départ original. On reprochera simplement à l'Elite de n'être qu'un tome d'introduction au rythme soutenu. En effet, seules une journée et deux nuits sont au programme, de quoi installer les personnages à leur place, mais pas l'ombre d'une quelconque intrigue qui occuperait les deux prochains tomes. Le scénariste tombe également facilement dans la facilité, les différents personnages sont caricaturaux, l'attaque des vilains super-héros est on ne peut plus classique et les différents dialogues, clichés au possible.
Un simple coup d'oeil aux planches montre le fossé existant entre franco-belge et comics, bien que le style de Rod ne soit pas représentatif de la première école. Son trait, très anguleux, donne lieu à des erreurs de proportions flagrantes, notamment au niveau des muscles. Son dessin souffre d'un manque de détails et de précisions, tandis que la mise en couleur peine à instaurer des ambiances, rendant le tout peu attrayant pour le lecteur lambda. On lui reconnaitra tout de même une maîtrise du découpage qui se manifeste par le dynamisme et la fluidité dans l'enchaînement des séquences.
Dragoñe est donc un divertissement de qualité convenable, mais dont la parution du second tome sera déterminante pour une juste appréciation de la série.
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