A
Towerville les élections sont en cours, mais qui peut vraiment s’opposer à la Corporation ? Les Clandestins n’ont plus de chef, ils sont poursuivis par les hommes de main de Miss Honolulu, prête à tout pour devenir maire de la citée. Dans le même temps, le jeune John-John garde toute sa rancœur et n’aspire qu’à une seule chose : venger la mort des ses parents, mais il va vite découvrir qu’il ne connaît pas toute la vérité. Les pions sont en places, tout coule de source, et pourtant…
La république des monstres plonge le lecteur en pleine bataille politique. Hervé Bourhis place cette élection comme le fait marquant de son histoire, il en profite pour égratigner cette quête du pouvoir si chère à l’homme. Le centre du débat se fait sur l’étranger, ici, il s’agit des monstres. Mis à l’écart, combattus par la Corporation, ils sont leur faire-valoir, en donnant ce sentiment d’insécurité. Même si l’auteur montre bien ce processus, il n’en reste pas moins assez manichéen. Le méchant super-héros de la Corporation face au gentil Clandestin, Towerville la ville corrompue face à la belle Snowville, tout est trop marqué.
Même si le fond est assez sombre, Hervé Bourhis reste dans la ligne du premier tome, et place à nouveau son humour grâce une galerie de personnages plus incroyables les uns que les autres. Epaminondas, ce malabar rose sur pattes reste par son contraste (doux et dur à la fois) le personnage le plus attachant, mais l’arrivée d’une bande de trois gamins recalés à l’université des juniors, voulant devenir clandestins, vaut aussi son poids en cacahouètes. Le coup de crayon marque les esprits surtout pour l’ambiance glauque de Towerville, ainsi que pour les tronches des héros. La couverture est aussi réussie, et l’idée de poursuivre le même dessin d’un tome à l’autre reste excellente.
Le rythme est une fois de plus la qualité de cette série. Les combats sont bien amenés. Les moments de tension et de détente bien placés. Mais encore une fois la personnalité des personnages y est très peu développée, l’intrigue prend toujours trop le dessus.
C’est tout de même un plaisir de se retrouver avec cette bande de lascars que forment les clandestins. La chute brutale ouvre des possibilités plus qu’intéressantes. Si la suite reste aussi prenante, avec un développement des personnages plus prononcés, ce sera un achat assuré.
Chronique du tome 1
Un second tome où le scénario devient de plus en plus sombre et pessimiste, bien qu'il réside de nombreux passages forts drôles. Où l'on verra les deux factions rivales de super-héros s'affronter sur le terrain politique, et non plus uniquement à coups de rayons lasers ou de gros coups de poings dévastateurs. Où l'on assistera aussi à la lente agonie de la démocratie au profit d'un pouvoir centralisé et à la montée d'une idéologie nauséabonde visant à stigmatiser les Monstres, ces personnes à "la normalité contrariée".
Si le scénario de ce second tome peut paraitre quelque peu manichéen, il n'en reste pas moins vrai que l'histoire est très prenante et tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.