1938, Paris. Martin a préféré s'expatrier plutôt que de voir se développer dans sa famille comme dans l'Allemagne entière la montée du nazisme et cette infernale propagande contre les juifs. Un acte également motivé par l'espoir d'y retrouver Katarina, en fuite après avoir appris que ses parents avaient été assassinés par des SS. Mais en cette période trouble, il est difficile pour un allemand de vivre à Paris. Il doit se satisfaire de situations précaires, mais surtout subir l'agressivité ambiante qui accompagne l'angoissant essor des conflits politiques et raciaux.
Cinq ans ! Il aura fallu attendre cinq ans pour avoir enfin entre les mains le deuxième épisode d'Amour fragiles. Cinq années pendant lesquelles on a entendu parler de changement de dessinateurs, puis d'abandon total de la série. Mais non, Richelle a finalement réussi à convaincre son acolyte Beuriot de poursuivre l'aventure, pour notre plus grand plaisir. En effet, le premier tome, Dernier printemps, a marqué par sa qualité narrative et sa grande finesse, associés à un contexte historique très intéressant, d'autant plus qu'il aborde la question de la montée du nazisme à travers des yeux d'allemands.
Toutefois, force est de constater que la déception est quelques peu au rendez-vous. Ici, le développement du récit est assez laborieux et manque de fluidité. Le contexte politique se complexifie, les personnages entretiennent des relations plus ambiguës, et on finit par moins s'y attacher. On rentre en définitive nettement moins dans cet album que l'on attendait peut-être trop. En ce qui concerne les dessins, on retrouve un style épuré en ligne claire qui ne manque pas de charme, mais la mise en couleur informatique est malheureusement beaucoup trop froide et ne parvient pas à renouveler ses teintes si douces et sobres du premier tome. Dommage.
Ne gâchons tout de même pas notre plaisir. Amours fragiles reste une série intéressante sur bien des points de vues, dont cette approche inhabituelle de cette sombre période de l'Histoire. On ne peut donc que se réjouir que les auteurs aient enfin remis ce projet en route, prévu en quatre tomes.
L'histoire d'amour contrariée entre Martin Mahner et Katarina se poursuit à Paris fin 1938 dans le milieu des émigrés allemands. Coincée entre le nazisme et le communisme, la frêle lumière de la démocratie libérale allemande s'éteint à travers la pitoyable galerie d'expatriés présentée par les auteurs. La société française de l'époque est également égratignée par la dénonciation de l'emprise de l'extrême droite et se sa police . La deuxième guerre mondiale peut commencer.
Cette chronique qui décrit la montée du nazisme est subtilement construite. Après la vision à l'intérieur de l'Allemagne dans le tome 1, nous visitons Paris en 1938 pour y rejoindre Martin venu en France pour passer entre autre une thèse de doctorat. Les pages décrivent de façon passionnante la vie à cette époque à travers la vision qu'en avaient les émigrés allemands. Martin y fait la connaissance de Henry et de Maria un couple, un couple de compatriotes qui se désagrège au fil des pages. La plume est acérée et dépeint sans complaisance l'administration française n'hésitant pas pas à recourir au chantage pour arrêter... Quelques trotskistes !
Prétextant ses études, Martin quitte l'Allemagne nazie pour la France.
A Paris, il retrouve tous ceux qui ont préféré fuir le régime. Ses relations avec Katarina, devenue depuis Catherine, s'espacent.
Il est le témoin attentif de la lente destruction du couple que forment Maria et Henry pour finir par devenir le compagnon de la même Maria.
Cet album, moins vigoureux que le premier, met l'accent sur cette période de débine dans des milieux étrangers qui n'ont pas le droit de travailler, qui ne sont pas vraiment appréciés des Français, qui n'ont d'autres ressources que de compter chaque sous.
Arrive la guerre et donc après quelques drames le retour de Martin dans la mère patrie.
Martin est partie à Paris sous prétexte de ses études et vit au milieu des réfugiés allemands, il a retrouvé Katarina mais n'arrive toujours pas avancer dans sa relation avec elle.
Toujours cette ambiance aigre douce d'avant guerre en arrière plan des soucis de la vie quotidienne, on est toujours pris par cette histoire qui n'est pas très gai mais qu'on imagine être représentative de la vie de l'époque. En tout cas on a envie de lire la suite.
J'attendais la suite avec impatience, et je n'ai pas été déçu.
Une BD intelligente tant pour le scénario que pour le dessin !!!