1864. Hauteville House. Cette maison, qui héberge Victor Hugo en exil, sert aussi de repère à une organisation secrète composée de soldats républicains bien décidés à combattre le Second Empire. Gabriel Valentin-la-Rochelle, nom de code Gavroche, est expédié au Mexique afin de contrer une opération secrète des sbires de Napoléon III. En effet, la coûteuse et désastreuse expédition française au Mexique ne serait qu'un prétexte afin de mettre à jour une puissance extraordinaire qui rendrait Napoléon maître de toutes les Amériques.
Si vous pensez avoir affaire à un récit historique, détrompez-vous car les auteurs ont détourné l'histoire du XIXe siècle afin de créer une ambiance purement Steam Punk. A la manière du film Wild Wild West (mais rassurez-vous en mieux et sans Will Smith), la technologie du XIXe siècle est poussée dans ses derniers retranchements afin de donner naissance à une floppée de gadgets et d'engins (croiseur lourd, dirigeable bombardier, moto à vapeur, poupée mécanique tueuse) qui auraient rendu 007 vert de jalousie. Car c'est bien avant tout d'un récit d'espionnage qu'il s'agit. Tous le éléments du genre y sont présents : gadgets, secret d'Etat à percer, arme absolue, infiltration, trahison, intoxication, déguisement, jolies femmes et bien sûr de l'action à revendre. Ce récit se déroulant à 100 à l'heure, ne laisse aucun répit au lecteur.
Le dessin est efficace et de facture classique, sans pour autant atteindre des sommets artistiques. Il sert adroitement le déroulement haletant du récit et finallement, c'est tout ce qu'on lui demande. Néanmoins, le dessin souffre d'un certain manque de rigueur et de détails dans les plans d'ensemble. Le rendu des ombres pose parfois problème faisant apparaître involontairement chez certains personnages barbes et moustaches, ce qui, convenez-en, peut être assez perturbant lorqu'il s'agit de protagonistes féminins.
Pour conclure, Hauteville House n'est sûrement pas l'album de l'année mais ce récit donnera aux amateurs de BD d'espionnage et d'action un agréable moment de lecture. Et ça, ce n'est déjà pas si mal.
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