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avïs, abattue après la découverte des conditions de vie des Ftoross et la conclusion dramatique de l'enlèvement dont elle a fait l'objet, laisse aller sa morosité en se plongeant dans les plaisirs de substitution. Son réveil n'en sera que plus brutal encore. Découvrir l'origine de la pilule du bonheur sera un nouveau choc et le déclic d'un nouveau combat. Mais pourra-t-elle changer le cours des choses ?
Il n'est pas rare que Jean David Morvan aborde dans ses albums un thème associé à notre société, c'est même une marque de fabrique chez ce scénariste. Transposé dans un de ses univers, le thème choisi devient alors un vecteur d'aventure pour son héros et un moyen pour l'auteur d'essayer de faire passer un message. Lier l'utile à l'agréable en quelque sorte. Ce nouveau Chroniques de Sillage ne déroge pas à la règle : Implication des pouvoirs publiques et des classes sociales supérieures dans le trafic de drogue, rien que ça.
Continuité du tome 5 de la série mère Sillage, ce troisième volume des chroniques traite d'un sujet similaire et complémentaire à la vie misérable des Ftoross. Le récit reprend à peu de chose près à la suite de la conclusion dramatique dont Navïs avait été l'épicentre. Pas de surprise sur le ton : c'est triste, injuste et malheureusement trop souvent réel. La ligne éditoriale de la série via ce spin-off est respectée. Ce qui est nouveau par contre, c'est l'utilisation des cinq courts récits que constituent cet album pour ne former qu'une seule histoire découpée en autant de chapitres. L'idée de Buchet et Morvan étant donc de bousculer l'habitude prise depuis le début avec les différents dessinateurs à qui ils confient leur héroïne. Exit le recueil de nouvelles, voici une aventure à part entière.
La mixité du graphisme n'interfère pas dans la lisibilité du récit qui fonctionne en chapitres liés entre eux par l'évolution du changement d'état de Navïs, tantôt midinette (Duhamel), furie vengeresse (Colombo et Laval NG) ou rasta quadragénaire (Parel). Le choix de dispatcher ainsi les rôles en fonction des ambiances souhaitées est judicieux et plutôt réussi. Une réussite qui ne devrait pas avoir de suite puisque le prochain volume reprendra sûrement la formule d'origine. Il n'en reste pas moins que cette série permet d'apprécier le dessin d'auteurs plus ou moins connus et dont la variation de palette sied bien à la jeune humaine expatriée.
A lire si vous avez aimé le cinquième tome de Sillage et que vous attendiez la suite ou simplement pour découvrir cet univers. A noter que la première édition comporte un cahier graphique et une interview qui apportent quelques révélations supplémentaires.
>> Lire la chronique du Tome 1
>> Lire la chronique du Tome 2
Un tome plus cohérent dans la structure que les deux précédents.
Si on garde le principe des dessinateurs différents par histoire, les récits se suivent comme des épisodes d'une même histoire. On s'attarde un peu plus sur la problématique du peuple du "tiers monde" du convoi à savoir : les Ftoros.
Cela continue à s'adresser à une certaine catégorie de lecteur, ceux qui ont soif de savoir plus sur les coulisses de cet univers.
Globalement il s'agit d'un album plutôt sympa avec des histoires courtes qui font voir Nävis sous un autre jour plutôt intéressant. De plus les styles de dessins sont plutôt intéressants et illustrent bien l'histoire développée.